jeudi 23 mars 2023

La France dans la guerre sociale

Nantes le 21 mars 2023

La France est en feu, tous les soirs depuis que le gouvernement a décidé de passer avec le 49-3 puis avec le rejet des motions de censure. Cette pratique fait qu’en réalité le texte a été adopté sans examen et sans vote. C’est bien une forme de dictature. Les manifestations se succèdent avec un rituel tout le temps le même. On se rassemble, on crie contre l’imbécile de l’Élysée et les Playmobils de l’Assemblée nationale, puis la milice arrive, cerne les manifestants, leur balance des lacrymogènes et tape sur n’importe qui qui leur tombe sous la main. Il y a donc le feu tous les soirs et jusqu’à tard dans la nuit, que ce soit à Paris, à Rennes, à Limoges ou ailleurs. C’est un État fasciste qui se dresse contre la volonté populaire. Macron nous dit – en fait il fait dire par un de ses larbins – que la foule n’est pas légitime et que ceux qui sont légitimes sont ceux qui ont été élus, même s’ils ont été mal élus. Le peuple est devenu dans la bouche de cet imbécile une foule, sous-entendant par là que la foule est stupide. Du reste cette conception, si 80% des Français rejettent la réforme c’est qu’ils n’ont pas compris qu’elle était bonne. Et donc il va faire de la pédagogie. Autrement dit il va nous prendre pour des imbéciles en nous injuriant et en nous montrant combien stupides nous sommes de ne pas admettre la nécessité de l’ignominie. La retraite pour les morts nous dit cette crapule de Borne c’est une manière de sauver la retraite par répartition. Mais le point le plus important c’est que la démocratie ce n’est pas d’avoir raison, c’est le gouvernement du peuple par le peuple, que celui-ci ait tort ou raison. Du reste personne n’est capable de dire ce que seront les caisses de retraite à l’horizon de cinq ou dix ans, parce que personne ne sait où va l’économie à l’heure actuelle. Macron prétend préparer l’avenir, sans même savoir quelle croissance sera possible en 2030 et plus encore 2070. Les bouleversements que nous vivons sur le plan géostratégique n’autorisent pas les projections à long terme. 

Lille 20 mars 2023 

Macron est le champion des mauvais résultats en tout genre et cela depuis 2014, date à laquelle Hollande l’inconscient l’a nommé ministre de l’économie. La dette publique a explosé, passant en gros de 2000 milliards d’euros à 3000 milliards, soit une hausse de 50%. Le déficit du commerce extérieur français a triplé, passant de 58,2 milliards d’euros à 164 milliards d’euros. Le seul résultat positif est le doublement en pourcentage de la fortune des 500 familles les plus riches de France qui est passé de 20% du PIB en 2017 à 43% en 2021. La part de l’industrie de la France dans le PIB a été divisée pratiquement par 2 entre 2014 et 2022, nous situant de ce point de vue au niveau de la Grèce. Les fleurons de l’industrie française ont été bradés à l’étranger, particulièrement aux Américains. Le 22 mars, dans son cours télévisé à l’usage des imbéciles, il assurait vouloir poursuivre le redressement industriel de la France, ce serait comique si le mensonge ne venait pas de celui qui justement a créer le problème[1]. Si sur le plan économique la gestion de la France sous Macron est un désastre consommé, sur le plan des relations extérieures, c’est encore pire. La France ne pèse plus rien, ni en Europe, ni en Afrique, louvoyant entre une tentative de dialogue avec Poutine et un alignement stupide et ruineux sur les Etats-Unis, Macron a considérablement réduit la voix de notre pays sur la scène internationale. En regardant dans le rétroviseur, on serait bien en peine de trouver quelque chose de positif qu’on pourrait mettre à son crédit. Sur le plan politique, il restera non seulement comme le président le plus mal élu, mais aussi celui contre lequel les Français auront le plus manifesté, de la loi El Khomri à la réforme des retraites. La seule réponse qu’il a trouvée est la matraque, le canon à eau et les lacrymogènes. L’idiot appelle cela le dialogue social. On rappelle qu’il est le seul président depuis 1945 a avoir envoyé la milice pour fracasser un 1er mai 2019 le cortège de la CGT, dirigée pourtant par le mollasson Philippe Martinez. Cet épisode n’est pas souvent remarqué, mais il est très significatif de ce qu’est Macron. La répression est le leitmotiv de la politique de Macron, quand on ne tape pas sur les Gilets Jaunes, c’est sur les soignants, ou sur les antivax, sur les pompiers ou sur les millions de personnes qui protestent contre la réforme des retraites. La France de Macron a été plusieurs fois condamnée par des instances internationales, l’ONU ou l’Union européenne[2], pour les manquements répétés aux principes d’un État de droit, je passe sur les éborgnés et les amputés d’une main au moment de la révolte des Gilets Jaunes. Ces rappels sont là pour bien faire comprendre que c’est n’est pas seulement contre la réforme des retraites que le peuple descend dans la rue, mais cela s’ajoute à tous les manquements d’une équipe incompétente et sous l’influences des cabinets de conseils américains. 

Paris 21 mars 2023 

Évidemment cela ne serait pas possible si les forces du désordre ne venaient pas lui manger dans la main. Disons le ici, à part l’opposition remarquable du syndicat France Police qui a pris ouvertement position contre le gouvernement, annonçant que si la motion de censure ne passait pas[3], il y aurait le feu, le reste de cette engeance prend du plaisir et un peu d’argent aussi à matraquer, nasser, martyriser, des personnes désarmées. La responsabilité de ces gens qui n’ont plus rien d’humain est écrasante. Tous les soirs ils arrêtent des dizaines de personnes que les juges sont obligés de relâcher par ce que le dossier est vide, des magistrats un peu plus courageux que les autres ont protesté contre l’indécence de la répression[4]. Sans la lâcheté des policiers transformés en miliciens, macron aurait déjà été obligé de demander l’asile politique en Germanie ou aux Etats-Unis. Un régime qui ne tient que par la volonté misérable de la milice est un État policier, cela ne se discute pas. Mais bien entendu il leur arrive de tomber sur des résistances. On a vu les robocops obligés de reculer à Fos-sur-Mer lors de la réquisition de la raffinerie. Face à la détermination des ouvriers, pourtant désarmés, ils n’avaient pas la partie gagnée. Plusieurs de ces miliciens ont été transférés à l’hôpital de Martigues. 

Fos-sur-Mer, le 21 mars 2023 

Le printemps est souvent favorable aux mouvements sociaux. On ne voit pas comment, en dehors de la matraque et d’un durcissement d’un régime déjà fasciste, la colère pourrait être apaisée. Preuve que Macron ne réfléchit pas beaucoup, c’est qu’il n’a pas mesuré les capacités de réaction des Français. Sans doute pensait-il les assommer et que ceux-ci ravaleraient leur rancœur. Comme beaucoup d’observateurs, y compris moi-même, il pensait que la colère mettrait plus de temps à monter et que les syndicats en organisant des manifestations montres, contribueraient à faire tomber la tension.  Les manifestants ont mis le feu de partout pour montrer leur colère, s’appuyant sur les grèves des éboueurs, ils se sont servis des poubelles accumulées dans les rues des grandes villes pour faire des barricades et retarder les chocs avec la milice, puis pour leur mettre le feu. La tactique était bonne, en se déplaçant très vite, ils prenaient toujours de vitesse les miliciens en noir, n’ayant pas de point de fixation. Épuiser les miliciens est la bonne méthode, ils sont responsables des violences et soutiennent un régime fasciste. Il ne faut pas rester dans l’euphémisme, appeler cette dérive monstrueuse par son nom. 

Donges 21 mars 2023 

Nous assistons à une double tactique de la part du mouvement social. Il y a les plus jeunes, les étudiants, les désorganisés qui mettent le feu dans les villes en les parcourant. Puis à côté on a des prolétaires qui tiennent la position, même si c’est difficile, c’est le cas dans les raffineries et les dépôts de carburant, mais aussi avec les marins-pêcheurs et les dockers, à Brest ou à Rennes. A Rennes, les agriculteurs se sont retrouvés eux aussi face à la milice qui ne sait pas vraiment ce que veut dire le mot travailler. Dans ces derniers cas les affrontements sont violents. Contrairement à ce que rencontre Macron à sa perruque, ce ne sont pas des racailles de banlieues ou des marginaux d’extrême-gauche qui vont au contact, mais ce sont aussi des prolétaires, des travailleurs, qui sont d’autant plus déterminés qu’on les trouve dans les secteurs de l’industrie. Bien entendu nous n’en sommes pas encore à une insurrection véritable, la marche sur l’Élysée n’est pas encore là, et on aimerait que la grève générale emporte le menteur emperruqué et son gang loin de chez nous. Macron qui a comme seule constance l’entêtement imbécile, répétant comme une mécanique détraquée, « c’est la seule solution », reste déterminé, tant que la milice le protège. 

Limoges 20 mars 2023 

Menteur et louvoyant – comme presque tous les hommes politiques et les robots élevés en batterie aux Etats-Unis – il n’a pas assumé le fait qu’il avait ordonné via cet imbécile de Darmanin (celui-là même qui annonçait en 2017 que si Macron était élu, ce serait le chaos – c’est la seule fois qu’il a dit la vérité) de durcir la répression pour faire peur au bout de quelques jours en renvoyant tout le monde dans ses foyers. Les miliciens, malgré leur lâcheté native, ne font que ce qu’on les autorise de faire, même s’ils prennent un plaisir vaguement orgasmique à martyrisé des manifestants désarmés. Il indique que la France est un pays démocratique, et que la preuve est qu’il tolère qu’on manifeste sans gêner personne, et si possible en se rendant invisible et insignifiant, en allant manifester leur mécontentement dans les collines. Des ONG, notamment Amnesty International ont commencé à documenter la sauvagerie de la répression. L’ennuyeux pour le menteur Macron, c’est qu’aujourd’hui, les possibilités de filmer les exactions de la milice sont très nombreuses, et donc que tout le monde est renseigner de ses crimes, soit via les chaînes d’information en continu, soit les réseaux sociaux. Et que persister dans la négation de ces débordements ne fait que démontrer le caractère ignoble de ce gouvernement qui travaille à la destruction totale du pays.

 

18 mars 2023 des manifestants obligés de s’asseoir et de mettre les mains sur la tête 

L’originalité de ce mouvement semi-organisé, qui s’appuie plus ou moins sur les syndicats, c’est que quand ça s’arrête d’un côté, ça repart de l’autre. La milice a réussi le 21 mars à débloquer la raffinerie de Fos-sur-Mer, au pris de plusieurs miliciens blessés et envoyés à l’hôpital, mais le 22 mars, c’était le port de Fos qui était bloqué et occupé ! Et le même jour celui de Marseille, tandis que des bagarres avec la milice éclataient sur le port du Havre, bagarres où le prolétaire faisait mieux que bonne figure et obligeait la canaille en uniforme à reculer. Cette rotation dans les occupations est intéressante parce qu’elle évite la confrontation directe avec les miliciens, mais elle continue cependant de les fatiguer. La révolte touche toutes les catégories de la population, des étudiants aux retraités, en passant par les salariés qui désapprouvent cette réforme à plus de 90% ! Seul le camp du capital la soutient. La palinodie du vote des motions de censure a un peu plus dévalorisé une représentation nationale déjà peu respectée et peu respectable. Ce rabaissement du parlement entraîne mécaniquement que les révoltés pensent forcément que seule l’action directe dans la rue ou dans les entreprises est possible. 

La milice vise la tête avec des LBD 

Le texte est voté, et c’est justement ce vote sans discussion aucune du parlement qui l’a permis. En théorie la loi est adoptée. Quelles sont les sorties possibles ? La première piste qui semble être évoquée par l’idiot de l’Élysée est celle du pourrissement, genre « je suis droit dans mes bottes », à la manière d’Alain Juppé qui dut manger son chapeau. Donc comme il est très impliqué dans son ignominie, Macron peut tenter la surenchère répressive, ce qui lui plait d’autant qu’il envoie les robocops en première ligne et évitera de se montrer en public. Cette voie est très incertaine parce qu’on ne sait pas à combien de morts elle finira par conduire et qu’elle risque de déclencher pour de bon une grève générale du type Mai 68 – idée qui agite de nombreux esprits en ce moments. La seconde voie est celle du RIP – Référendum d’Initiative Populaire – la procédure est très compliquée, c’est une course d’obstacles avec l’obligation de réunir au moins 4,8 millions de signatures, puis la décision des parlementaires de valider ou non cette demande. Macron n’en veut pas, car il sait très bien que ce référendum serait forcément perdu, ce qui le rabaisserait encore un peu plus. Avec la complicité de la crapule du Sénat et des Ripoublicains, il fera tout pour l’entraver, en disant que les enjeux sont bien trop importants pour qu’on laisse le peuple se déterminer. On hurlera au déni de démocratie, on brulera pendant quelques jours des voitures et des poubelles, puis la vie reprendra son cours. 

Chambéry le 21 mars 2023 

L’autre option est que le Conseil constitutionnel retoque complètement la loi. C’est la thèse que développe depuis quelques jours le constitutionnaliste Dominique Rousseau[5]. Selon lui ce n’est pas sur le fond de la loi que le Conseil constitutionnel se prononcerait, mais sur la forme, par exemple sur le fait qu’il n’y a pas eu de débat régulier à l’Assemblée Nationale. Certes le Conseil constitutionnel est le plus souvent mou et complaisant. Mais il y a des éléments nouveaux. D’abord parce que les règles de sincérité des débats n’ont pas été respectées, l’usage du 49-3 n’est pas en cause, mais plutôt celui de l’article 38 qui a été utilisé au Sénat par l’ignoble Larcher pour empêcher le débat. Autrement dit ils ont violé la loi ! Le Conseil constitutionnel qui avait prévenu maintes fois l’exécutif des problèmes qu’une telle loi ignoble posaient techniquement, n’a pas été entendu. Et donc il pourrait vouloir faire la leçon à un gouvernement incompétent pour qu’il rentre dans les clous de la loi. Bien entendu les violences quotidiennes sont un facteur qui poussera le Conseil constitutionnel à se refaire une légitimité. Mais Dominique Rousseau pense que cette censure arrangerait Macron. En effet, il pourrait se retirer du jeu, arguant que Borne et ses services ont été incompétents pour produire un texte législatif convenable. Il passerait alors à la nomination d’un autre premier ministre – ça se bouscule au portillon – et renverrait la morne Borne à sa retraite. Elle a l’âge de la prendre. Cette censure arrangerait tout le monde et Macron dirait qu’il va reprendre un peu plus tard cette réforme, dans d’autres conditions quand les esprits seront apaisés. Mais il n’est pas sûr que Dominique Rousseau ait raison, nous le saurons bientôt. S’il se trompe, la tension montera d’un cran. Il n’est cependant pas le seul à penser que le Conseil Constitutionnel peut annuler cette loi maudite. Le constitutionnaliste Michel Offerlé dans une tribune donnée au Monde le 23 mars 2023 est un peu sur la même ligne, ouvrant même des pistes pour refonder l’âge de départ à la retraite sur autre chose que l’espérance de vie, mesure qui renforce évidemment les inégalités. Michel Offerlé pense qu’il faut repartir de l’espérance de vie en bonne santé, ce qui modifierait radicalement les choses[6]. 

Les dockers bloquent le port de Brest le 22 mars 2023

La conclusion de tout cela est que la fascisation du régime entraine la lutte des classes non pas comme une idéologie, mais comme une nécessité quasi biologique. Le fait que dans le mouvement contre les retraites on retrouve aussi bien les jeunes que les vieux, le peuple des grandes villes et celui des petites est un signe avant-coureur. La popularité des Giles Jaunes aurait dû pourtant alerter Macron et son gang, le fait que ce premier grand mouvement se soit éteint ne voulait pas dire qu’il ne conservait pas encore des braises pour rallumer l’incendie. Pour avoir oublié cela Macron et sa perruque se retrouve aujourd’hui le dos au mur. Moqué par tout le monde, y compris son coiffeur, sa perte de crédibilité est évidente, non seulement parce qu’il a produit une loi ignoble et rejetée, mais parce qu’il s’est révélé un piètre tacticien, en effet la manière dont il a traité les syndicats et particulièrement la CFDT est significative d’un grand aveuglement, mais aussi d’un épuisement moral et intellectuel. Il voudrait pousser à l’émergence d’un syndicalisme de combat incarné par Olivier Mateu qu’il ne s’y serait pas pris autrement. Le pire est sans doute que dans ce gouvernement corrompu, il n’y en ait aucun qui fasse preuve d’un peu de modération. Les images de Macron lors de sa petite comédie montraient un individu aux abois, nerveux, avec peu de suite dans les idées. Mais on l’a vu, subrepticement, aussi enlever sa montre durant l’interview pour ne pas heurter le peuple, c’est une montre qui coûterait selon la rumeur 80 000 €. 

À Rennes, les marins-pêcheurs affrontent la milice le 22 mars 2023 

Le mercredi 23 mars 2023, les manifestations organisées par l’ensemble des syndicats se sont multipliées dans tout le pays. C’était une réponse envoyée à Macron qui a envoyé tout le monde promener lors de son discours télévisé au journal de 13 heures de la veille. De nombreuses ONG ont dénoncé « les conditions du maintien de l’ordre », arguant que la France de Macron sortait de l’État de droit. Mais l’allocution verbeuse du locataire de l’Élysée qui avait l’air d’être une fois de plus sous l’emprise d’une drogue dure, a remonté le moral de la canaille en uniforme qui se sont mis à cogner derechef. Il semble bien que l’arrogance du guignol ait remobilisé les troupes au lieu de les décourager. Quelles sont les intentions réelles de Macron ? Personne ne le sait et peut-être même pas lui-même ? Il semble qu’il cherche le coup dur, quelques morts par exemple, ce qui va finir par arriver, de façon à imposer un couvre-feu à la manière de feu Pinochet. On constatait un très net rebond de la mobilisation par rapport aux dernières sorties syndicales, le peuple français relevant le défi que l’hurluberlu emperruqué de l’Élysée lui avait lançait la veille. Pour les syndicats la mobilisation avoisinait 3,5 millions. Les services de Darmanin évidemment tentaient de minimiser pour faire croire à un reflux, mais ce n’était pas sérieux. 

Le port de Fos-sur-Mer est bloqué le 22 mars 2023 

Dès le matin du 23 mars, les cheminots de Marseille bloquaient la Gare Saint-Charles. Des blocages similaires avaient lieu dans d’autres gares en France. L’énorme et paisible cortège parisien a rapidement été attaqué par la milice. Manifestement le pouvoir cherchait le coup dur. La tactique des miliciens a été changée : ils cassaient les cortèges sans raison. C’était aussi le cas de la manifestation de Rennes. Les attaques de la milice étaient délibérées et les charges violentes, les affrontements ont duré plusieurs heures. Ce n’est pas ainsi que les policiers se réconcilieront avec le peuple qui les méprisent à cause de ce détestable côté chien de garde de la bourgeoisie auquel ils restent viscéralement attachés. À Bordeaux c’était encore la même chose. Avant même que le cortège arrive à destination, la racaille en uniforme chargeait violemment, après un tir fourni de grenades lacrymogènes. Alors que les porte-paroles du gouvernement dénonçaient Mélenchon comme instigateur des violences, les vidéos montraient clairement qu’à Paris, les charges policières n’étaient en rien justifiées par le maintien de l’ordre, au contraire, elles visaient le chaos et peut-être des morts et des blessés.    

 

Les manifestants multipliaient les initiatives pour augmenter la pression sur les miliciens. Une foule importante s’est ainsi déplacée pour bloquer le dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer que le pouvoir disait avoir mis au pas. Aucun camion n’a pu ni entrer ni sortir. La Milice ne peut pas être partout ! Mais justement c’est peut-être pour cette raison que la milice à l’ordre de taper dur et de faire peur, parce que si ça dure, les robocops vont être vite débordés. Même Le Monde, le journal de la paroisse mondialiste le signalait, les miliciens sont fatigués et dépassés par les nouvelles tactiques des manifestants. Les menteurs du ministère de l’intérieur, avançaient qu’ils avaient repéré un millier de radicalisés dans le cortège parisien, histoire de justifier leur propre radicalisation. Mais ils étaient sans doute bien plus nombreux. À Lorient, c’est le commissariat qui a été attaqué, c’est nouveau ! Évidemment le conflit va changer de dimension. À Lyon, des groupes parcourent les rues en semant des dégradations sur leur passage. Ils sont plusieurs centaines, selon la préfecture. Plusieurs individus allument des feux, dressent des barricades et cassent du mobilier urbain. Ils sont systématiquement poursuivis par les forces de l’ordre, à coups de charges et de gaz lacrymogène. Mais le plus souvent ils arrivent à s’échapper.                                                                                           

Manifestation syndicale du 23 mars 2023 à Paris 

Si Macron peut se faire du souci, c’est aussi parce que le 23 mars 2023, on a vu les pompiers avec leurs casques se joindre aux manifestants contre la police et prendre la tête du cortège ! Fabien Roussel a appelé les CRS a rejoindre le mouvement ! si cela était, Macron et son gang seraient contraints de demander l’asile politiquer à l’étranger ! Mais nous n’en sommes pas là. Le bilan de la semaine est désastreux. Paris brûle littéralement depuis une semaine. À Nantes, toujours le 23 mars, c’est le tribunal administratif qui a été attaqué, à Bordeaux c'est la porte de lmairie qui était en feu. Avec le commissariat de Lorient ce sont des symboles éloquents de la colère populaire. Signe d’un durcissement du conflit de la part des manifestants, on dénombrait plus de miliciens blessés que de contestataires. 

   

                                La milice charge dès le milieu de l’après-midi à Paris le 23 mars 2023                    

On a remarqué que le 23 mars déjà dans les petites villes, comme Arles ou Chambéry, les mobilisations étaient importantes. La bagarre sur la réforme des retraites dure maintenant depuis presque trois mois. C’est ruineux pour l’économie. Il est très probable que des petits commerces seront obligés de mettre la clé sous la porte.  La somme des dégradations et des pertes de revenus engendrée par l’entêtement imbécile d’un petit clan fascisant et corrompu va sans doute dépasser rapidement les gains de cette même réforme pour les finances publiques. 

Le commissariat de Lorient a été attaqué 

Sauf à édicter un couvre-feu, les manifestations et les violences vont continuer. Samedi 25 mars il y aura encore des mobilisations tous azimuts. Et mardi 28 mars ce sera une nouvelle manifestation intersyndicale. Les Français sont de plus en plus nombreux à vouloir le départ de Macron et de son gouvernement. A l’issue de son interview du 22 mars, qui était une déclaration de guerre aux syndicats, un sondage disait que seulement 10% des Français avaient été convaincu par ses aigreurs d’estomac. Avant le vote de la motion de censure, les trois-quarts des Français souhaitaient de voir le gouvernement tomber[7]. Gageons qu’aujourd’hui les trois-quarts vont souhaiter le départ de Macron ! Dans la soirée on apprenait que la sécurité de l'Elysée avait été renforcée. Les temps ont changé et Macron malgré ses fanfaronnades a vraiment peur, et il a raison.                                                                                                                                                                   

                                                                                                                                                                   A Bordeaux la milice a déclenché la bataille contre le cortège syndical du 23 mars 2023                                                                                        

La foule se masse au dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer

A Lyon les miliciens s’en prennent lâchement aux manifestants désarmés


[1] https://www.lemonde.fr/politique/live/2023/03/22/reforme-des-retraites-en-direct-a-rennes-la-manifestation-des-marins-pecheurs-degenere_6166477_823448.html?#id-897092

[2] https://www.lefigaro.fr/international/2019/02/14/01003-20190214ARTFIG00278-l-europe-condamne-l-usage-disproportionne-de-la-force-par-la-police.php

[3] https://france-police.org/2023/03/16/lusage-du-49-3-pour-passer-en-force-linjuste-reforme-des-retraites-est-une-humiliation-pour-le-parlement-et-une-provocation-pour-la-france-qui-travaille/

[4] https://www.francetvinfo.fr/economie/retraite/reforme-des-retraites/arretez-le-massacre-des-deputes-de-la-nupes-denoncent-des-violences-policieres-lors-des-manifestations-contre-la-reforme-des-retraites_5723858.html

[5] https://www.capital.fr/votre-retraite/reforme-des-retraites-les-mesures-que-le-conseil-constitutionnel-pourrait-invalider-1463528

[6] https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/03/23/reforme-des-retraites-le-conseil-constitutionnel-a-les-moyens-de-proposer-une-sortie-de-la-crise-politique_6166648_3232.html

[7] https://linsoumission.fr/2023/03/20/censure-74-francais-gouvernement/

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

La liberté d’expression ne se marchande pas

  Rima Hassan en meeting à Montpellier   La Macronie aime user de la répression, on le sait depuis au moins les Gilets jaunes qui lui a do...