mercredi 19 avril 2023

Macron, la forfaiture du Conseil Constitutionnel et la suite

 

Depuis la décision du Conseil Constitutionnel du 14 avril 2023, il n’y a même plus les apparences de la démocratie en France. La démocratie plait au bloc bourgeois, tant qu’elle fonctionne aux mieux de ses intérêts, mais dès lors qu’elle les contrarie, elle la combat d’arrache-pied avec la plus grande violence. Les délinquants du Conseil Constitutionnel ont en effet validé la loi dans son ensemble. Ils ont mis en avant. Ils ont utilisé leur hypocrisie native pour cela, arguant qu’ils ne discutaient pas du fond, mais de la compatibilité avec la Constitution. Le juridisme pointilleux et abscons tente de noyer le poisson sur 40 pages d’une logorrhée insipide, ne retenant de la Constitution que ce qui l’arrange et oubliant tout ce qui peut contrarier cette validation, par exemple utilisé une loi de périodicité annuelle pour faire passer une réforme de structure. Cela suffit à mon sens à démontrer que la décision du gang de la rue Montpensier n’est pas juridique, mais politique, destinée à sauver Macron et son quinquennat. Les neuf délinquants, très souvent condamnés et tous impliqués par ailleurs dans des combines douteuses autant que juteuses, ont souligné d’une manière lénifiante que le gouvernement avait abusé des procédures d’exception pour détourner l’esprit de la Constitution. Cette première réalité suffit à montrer que cette Constitution doit être abolie et remplacée de toute urgence. Mais la décision la plus scandaleuse de ce gang à l’esprit étroit est dans le rejet du RIP – Référendum d’Initiative Partagée – sans que cette bande prenne la peine de nous dire pourquoi le RIP est refusé.  

Le RIP est en soi une usine à gaz, destiné à faire croire que les citoyens peuvent réclamer un référendum, il est fait pour ne jamais être appliqué, on l’a vu avec le RIP qui a échoué sur la question des privatisations destinées à enrichir les amis du gouvernement. On remarque que cette idée d’initiative partagée revient à mettre le peuple sous la tutelle des députés, comme s’il s’agissait d’enfants un peu turbulents. Mais malgré sa lourdeur, il va de soi qu’un RIP sur la réforme des retraites, s’il avait été accepté aurait empêché l’ignoble Macron de promulguer cette loi dans la nuit du 14 au 15 avril, comme un voleur, pendant que le feu prenait dans Paris et ailleurs. Mais il y a une deuxième raison à la forfaiture du Conseil Constitutionnel : ils ont compris qu’en autorisant le RIP, il est certain que la défaite de Macron serait consommée. C’est là que se situe le pire scandale de la décision du gang de la rue Montpensier. En même temps qu’ils sauvent Macron, ces clowns riches et bien rémunérés déclarent, bien cachés derrière les miliciens qui les protègent, la guerre aux pauvres. Ils ont beau savoir que Macron est fou, ils se sentent tellement partie prenante du bloc bourgeois, qu’ils n’imaginent même pas s’en détacher un peu. Je fais remarquer que la raison invoquée pour retoquer le RIP par la canaille de rue Montpensier était que la loi n'avait pas encore été promulguée ! Plus sournois que cette engeance tu meurs. Du coup le psychopathe a promulgué la loi en pleine nuit, à trois heures du matin, pour montrer à quel point il nous pisse contre.

 

Il fallait voir l’horrible Borne complètement requinquée par le coup de pouce honteux du Conseil Constitutionnel, paradant devant le congrès de son parti de Playmobil. Comprenant que dorénavant il n’existait plus de contre-pouvoir à la démence de Macron, elle a promis que cette canaille allait accélérer les réformes[1]. C’est de contre-réformes dont il s’agit. Ce qui veut dire que probablement l’ultra droite macronienne, ivre de son pouvoir, va probablement détruire le SMIC et s’attaquer aux trente-cinq heures. Ils possèdent la méthode, faire passer les lois les plus ignobles sans discussion et sans vote à coups de 49-3, et ensuite faire valider la forfaiture par les pitres du Conseil Constitutionnel. Et si les manants regimbent, on les calmera avec des canons à eau, des matraques, des gaz et des tirs de LBD, avant peut-être de s’exercer à des déportations. Le bloc bourgeois qui représente au mieux 20% de la population, tient dans sa main 100% des pouvoirs, sans contre-pouvoir. Du Conseil Constitutionnel à la milice, il oblige les gens à devenir plus pauvre, à travailler plus longtemps, il interdit les manifestations et les grèves avec les réquisitions. La preuve est faite que même l’apparence de la démocratie a volé en éclat avec Macron et son gang. 

La vieille Borne fanfaronnant devant les Playmobils de son parti 

Dès lors la voie est simple : il nous faut changer la Constitution et supprimer le Conseil Constitutionnel qui n’est pas un vrai contre-pouvoir. Il faut le remplacer par le RIC, c’est-à-dire un mécanisme qui donne au peuple le droit de contrôler ses représentants quand ils sont manifestement atteints de démence. C’est un travail de longue haleine, mais nous n’avons plus le choix. Il faut commencer par virer Macron et son gang et pour cela cesser les querelles de chapelles entre les oppositions reprendre l’idée de Todd sur l’alliance de circonstance entre la NUPES et le RN pour mettre Macron hors-la-loi et qu’il cesse de nuire. Cette sinistre classe dont la cupidité est sans frein a ouvert la voie à la Révolution, et celle-ci devient maintenant urgente et nécessaire. 

Manifestants sur la place de la République à Rennes, le 15 avril 2023 

Le soi-disant chef de l’État qui ne maitrise plus rien a pris la parole pour faire des annonces complètement décalées, sur le thème je vais faire ceci, et cela et encore le reste, un catalogue de promesses, ce qu’il aurait dû faire avant au lieu d’emmerder le peuple et de vendre les biens de la France à l’encan. Il a déversé sa logorrhée comme pour s’en débarrasser, convoquant les syndicats pour se réconcilier avec eux, après leur avoir pissé pendant des mois sur la jambe du pantalon. Son discours qui a été mal reçu par tout le monde, sauf les Playmobils, a provoqué un concert de casseroles un peu partout en France, on en a compté 300. Le préfet de Marseille qui est aussi celui qui passe son temps à diviser le nombre des manifestants sur Marseille par dix – les autres divisent seulement par deux ou par trois – avait en bon chien de garde zélé interdit de manifester avec des casseroles. En termes d’apaisement on a connu mieux. Ce fut une nouvelle nuit de manifestations avec des incendies de poubelles et de commissariats. A l’évidence ni la forfaiture du Conseil Constitutionnel, ni le discours de Macron n’ont convaincu. La guerre sociale se poursuit et elle va probablement s’intensifier, même si ce ne sera plus sous la forme de cortèges millionnaires dans les rues de la France.

A Lyon, dans le 1er arrondissement, un poste de police attaqué 

L’allocution complètement creuse débitait sans conviction les thèmes sur lesquels il allait maintenant agir, comme s’il avait l’intention et les capacités intellectuelles de faire quelque chose de positif pour le pays. Après avoir détruit l’hôpital public, il nous a dit qu’il allait faire quelque chose pour les urgences. Après avoir massacrer les droits des travailleurs et accéléré l’accumulation de la richesse chez ses amis milliardaires, tandis que le pouvoir d’achat régressait, il a avancé qu’il allait faire quelque chose pour améliorer le partage de la valeur en fonction des travailleurs. Autrement dit, il promettait de faire l’inverse de ce qu’il avait défait depuis qu’il a été nommé bêtement ministre de l’économie par Hollande cet imbécile. Même Libération qui par deux fois a soutenu sa candidature, n’y croit plus et parlait de brassage de vent[2]. Quand à la fois Libération et la CFDT te lâchent, c’est vraiment le début de la fin et Macron doit s’attendre au pire. Le locataire de l’Élysée a ajouté à son imbécilité native l’idée des 100 jours. Outre que de se comparer à Napoléon, un chef de guerre, est audacieux – quoiqu’on pense de l’Empereur – on lui a fait remarquer que pour icelui, les 100 jours se sont terminés par une abdication après la défaite de Waterloo, puis par une villégiature à Sainte-Hélène. 

Concert de casseroles à Lyon le 17 avril 2023 

Nouvelle manifestation à Paris le 17 avril 2023 

L’allocution de Macron n’était pas vraiment attendue, dès avant même sa retransmission, les sondages montraient la détermination de 2 Français sur 3 à poursuivre le mouvement. Le plus probable est que la forfaiture du Conseil Constitutionnel loin de légitimer Macron aura deux conséquences : d’abord de délégitimer la vieille boutique de la rue Montpensier, on peut raconter ce qu’on veut, personne ne croit que le Conseil Constitutionnel a jugé en droit et en toute indépendance ; ensuite d’indiquer que le mouvement doit se radicaliser encore plus pour se faire entendre, c’est le seul moyen. On ne peut pas continuer à gouverner un pays comme la France, avec aussi peu de résultats sur tous les plans, sans que le pays ne se soulève à nouveau. Macron a cru qu’avec la matraque il materait les Gilets Jaunes, il s’est trompé, la colère a été encore plus vive et s’est élargie en mars 2023. Même après janvier 2019, les Français étaient bien moins remontés qu’aujourd’hui. Un indice de cette évolution est qu’aujourd’hui Macron serait largement battu par Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle. Certes Macron s’en fout, vu qu’il ne se représentera pas, mais il vient que le programme du futur président est simple : défaire tout ce qu’a fait Macron, y compris la réforme des retraites, et changer de méthode de gouvernement, abandonner les pratiques héritées du fascisme, les matraquages, les nassages, les gazages, et dialoguer avec ce qu’on appelle les corps intermédiaires. A cela il est impératif de remplacer le Conseil Constitutionnel par le RIC, donc modifier la Constitution en ce sens. 

Sondage publié le 17 avril 2023 

Parmi les contrefeux que le parti du patronat tente d’allumer, Rexecode, une officine très à droite du patronat vient, le 18 avril 2023, de sortir une « étude » selon laquelle Macron n’en aurait pas fait assez pour combler les déficits à venir. Évidemment c’est publié dans Les Echos, le journal de Bernard Arnault. C’est repris en chœur par les autres médias dominants. L’idée n’est pas d’être cru, et encore moins de laisser croire que les « études » de Rexecode sont sérieuses, mais de semer le doute pour démobiliser le peuple arcbouté contre Macron et sa réforme pourrie[3]. Mais ce genre de crétinerie pourrait se révéler contre-productive comme on dit puisqu’en effet si après avoir massacrer les travailleurs sur cette question, après quatorze réformes les déficits persistent, il faudra bien taxer le capital et remettre en cause les cadeaux fiscaux qu’on fait depuis 2014 aux plus riches. 

 

Dernière fantaisie de l’abominable sorcière Borne, elle vient de signer, le 17 avril 2023, un décret sur la « présomption de démission ». Concrètement cela veut dire que si un patron constate que vous n’êtes pas à votre poste, il pourra vous déclarer démissionnaire, donc vous virer sans indemnité, par exemple si vous faites grève[4]. Ce décret a été inventé par une crapule des Ripoublicains, Jean-Louis Thériot, un soutien de Zelensky, c’est tout dire. Il est destiné à deux choses, à détruire un peu plus les droits des travailleurs, et d’autre part à faire plaisir à la crapule ripoublicaine afin qu’elle vote avec Macron les prochains textes. Ce nouveau tour de vis sur les droits des travailleurs indique clairement où va le régime : vers le fascisme, même s’il s’est débarrassé de ses oripeaux trop voyants des chemises noires et du langage raciste pour les remplacer par une fausses rationalisation des choix politiques. En tous les cas on vient que quand les deux idiots qui dirigent l’exécutif nous parlent d’apaiser les tensions et de retrouver le dialogue social, ils ne font que proférer un mensonge de plus.


[1] https://www.lemonde.fr/politique/live/2023/04/15/reforme-des-retraites-en-direct-les-reactions-apres-la-promulgation-de-la-loi-par-emmanuel-macron_6169636_823448.html

[2] https://www.liberation.fr/politique/allocution-televisee-face-a-la-colere-macron-brasse-de-lair-20230417_EQ6BS634SFCGNK6BHKX5VAABYI/

[3] https://www.lesechos.fr/economie-france/budget-fiscalite/exclusif-retraites-une-nouvelle-etude-jette-une-ombre-sur-le-retour-a-lequilibre-en-2030-1935648

[4] https://www.michelebaueravocatbordeaux.fr/la-presomption-de-demission-une-aberration-juridique/

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