samedi 17 juin 2023

Êtes-vous prêts pour une démocratie réelle ?

 

Le peuple à la porte de la démocratie représentative 

Comme le montre la photo ci-dessus, les faux représentants du peuple discutent dans leur bunker de ce qui concerne le peuple, notamment la question des retraites, mais le peuple est à la porte. La réforme des retraites a démontré que le bloc bourgeois peut utiliser tous les contournements possibles et imaginables que permettent les institutions non seulement pour empêcher qu’une loi haïe massivement par le peuple soit discutée et votée, mais pour empêcher également qu’on discute de son abrogation. Les pitreries parlementaires de la Macronie ont au moins une vertu, démontrer que nous ne sommes pas en démocratie, même un petit peu, et que de voter c’est une farce sinistre et sans avenir. La semi-idiote Yaël Braun-Pivet qui vient du parti socialiste, s’est chargée du travail, mettre en scène ce moment particulier où on passe sous les yeux sidérés des Français d’une pseudo-démocratie à une vraie dictature. Même les Ripoublicains ou le Rassemblement National n’aurait pas osé. Le Conseil Constitutionnel a démontré lui aussi son inanité et sa fonction qui est de consolidé le pouvoir du bloc bourgeois. Une poignée de guignols élus dans des conditions douteuses et sans assise nulle part, impose des règles au profit d’un clan, celui du lobby banque-assurance, autrement dit l’Institut Montaigne. Car ces réformes pourries, même si elles sont rejetées par 80% de la population, même si elles ne sont pas votées et discutées à l’Assemblée Nationale, aident à l’avancée d’un modèle néo-libéral qui veut privatiser pour son profit la Sécurité Sociale et la manne du financement des retraites. Le dernier épisode de cette fantaisie a été la manœuvre de la crapule macronienne pour empêcher que les députés se prononcent l’abrogation de la loi faisant passer l’âge légal de la retraite de 62 à 64 ans. Le monde qui accompagne et soutient cette forfaiture écrivait bizarrement : « les oppositions échouent à abroger la réforme des retraites », au lieu d’écrire plus justement les manœuvres politiciennes du gang de Macron empêchent le débat et le vote sur l’âge de départ à la retraite[1]. Les plumitifs du Monde entendaient ainsi faire la démonstration de l’inutilité d’une telle opposition, ils avaient déjà fait le coup en disant que si le Conseil Constitutionnel avait retoqué les RIP, c’est parce que ceux qui les avaient présentés avaient bâclé le travail. Mettre la faute sur les oppositions, c’est nécessaire pour masquer que les institutions ne garantissent en rien l’expression démocratique du pays. Je ne veux pas dire par là que « les oppositions » sont belles et bonnes, mais seulement que cette fantaisie d’empêcher tout débat et tout vote, n’est que de la responsabilité des Macroniens, qui mentent effrontément, trafiquent en toute impunité. Soyons clair la démocratie dite représentative n’a jamais représenté autre chose qu’une forme bourgeoise de domination, mais jamais le pouvoir du peuple. Elle a toujours été une caste, souvent une profession, liée plus ou moins directement aux possédants. Entre ceux-ci il peut y avoir des guerres de clans, comme en 2017 entre François Fillon – le clan des assureurs – et Emmanuel Macron – le clan des banquiers, mais tous les deux avaient logé leur candidature à l’enseigne de l’Institut Montaigne qui est le grand ordinateur de la religion du profit en France. Le ver était dans le fruit si je puis dire, mais si le général de Gaulle pouvait se targuer d’une adhésion des Français à sa politique, justifiant l’usage ambigu qu’il faisait de sa Constitution, Macron et son gang ne peuvent plus faire la même chose. 

 

Une crétine au perchoir 

La classe politicienne est haïe à un point jamais atteint auparavant, et les Macroniens encore un peu plus que les autres, ils gouvernent mais ne représentent rien d’autre que la corruption et l’imbécilité. Ils ne se déplacent plus qu’entourés d’une milice qui les protège de la vindicte populaire. C’est sans doute la différence entre les anciennes formes fascistes de dictature et celle d’aujourd’hui, les Hitler, Mussolini, ou Franco avaient tout de même une assise populaire qui allait au-delà du bloc bourgeois, et quand Staline est mort des millions de personnes ont pleuré. Quand Macron mourra, tout le monde s’en foutra et personne ne se rappellera vraiment qu’il aura existé, c’est évidemment encore plus vrai pour toutes ces femmes comme Borne ou Braun-Pivaut qui croient que d’exercer un pouvoir de domestique en chef c’est un élèvement, alors qu’elles se rabaissent tous les jours un peu plus dans l’opinion et aussi dans la vision qu’elles ont d’elles-mêmes. La réforme des retraites a déjà donné lieu à plusieurs manquements :

1. refus des Macroniens de discuter des amendements proposés par l’opposition ;

2. refus de voter sur la loi elle-même en jouant du 49-3 ;

3. intervention opportune du Conseil Constitutionnel pour refuser par deux fois un RIP – référendum d’initiative partagé – donc de permettre de consulter le peuple ;

4. refus par Braün-Pivet qui a atteint des sommets dans la bétise confite, de mettre à l’ordre du jour une proposition de loi pour abroger la réforme des retraites.

Dans la rue évidemment l’opposition qui a tentée de se faire entendre a été matraquée, gazée, empêchée de manifester, c’est le complément nécessaire du refus de débattre à l’Assemblée Nationale. La brutalité de cette conjuration des imbéciles a cependant un gros avantage en ce sens qu’elle dévoile la supercherie qui est celle de voter dans les conditions actuelles pour Pierre, Paul ou Jacques : il n’y a rien à attendre d’un système politique aussi décomposé. 

 

Tout le monde parle de démocratie, avec l’idée qu’on se bat en Ukraine pour la démocratie, avec l’histrion BHL qui nous dit que pour mieux préparer la paix il faut encore plus d’armes et faire plus la guerre. Pourtant le peuple n’est pas appelé à se prononcer en Occident sur cette idée baroque, digne de George Orwell : La guerre c’est la paix, selon l’idée de Big Brother. Dans le système occidental actuel, la démocratie qui est selon la définition le gouverne du peuple par le peuple n’existe pas. La fin de la démocratie en France a été actée en 2005 quand le peuple français, mais aussi les Néerlandais et les Irlandais ont rejeté le TCE et qu’on l’a imposé par le vote du parlement. C’est le divorce total entre le peuple et ses soi-disant représentants qui a été enregistré. Mais avec Macron on a été encore plus loin, même les faibles députés sont interdits de se prononcer. Ni le peuple, ni ses pseudo-représentants ont le droit à la parole. Le pouvoir est concentré aujourd’hui dans les mains d’une poignée d’imbéciles sans morale, âpres au gain, corrompus jusqu’à l’os et qui n’ont aucune idée – fut-elle fausse – de ce que peut être le bien public. Ils gouvernent ainsi en prétendant que le peuple est un peu stupide, il n’a pas fait les bonnes études, et donc qu’il ne peut pas comprendre ce qui est bon pour lui. Mais les résultats de ces pseudo-savants sont tellement minables – rappelez-vous le misérable Bruno Le Maire qui prétendait mettre l’économie russe à genoux – que cela les disqualifient pour toujours. Bons à rien, mauvais à tout, ils ont cette arrogance des imbéciles qui sont là par hasard. Cependant la question n’est pas vraiment de savoir si le peuple est plus bête ou moins bête que ceux qui prétendent le diriger. L’idée de démocratie suppose que le peuple peut se gouverner par lui-même et qu’au fond les experts ne sont pas plus qualifiés que lui pour décider. Le Référendum d’Initiative Citoyenne permettrait de retoquer une loi, ou d’en proposer une. Bien entendu pour cela il faudrait modifier la Constitution, c’est quelque chose qui se discute un peu partout dans le monde et notamment au Chili où on a vu que l’exercice était difficile dès lors qu’elle tendait à consolider des droits pour des minorités[2]. 

 

Beaucoup parlent de restaurer la démocratie, cependant la plupart des politiciens, et également ceux qui font profession de politologues, ne sont pas favorables au RIC, à gauche comme à droite. Il y a deux raisons à cela : d’abord le fait qu’ils se croient plus qualifiés que le commun pour conduire la politique, on l’a dit ci-dessus, cette illusion est fausse, parce que le peuple rassemblé est différent de la somme de ses composantes et que l’on n’a pas encore trouver de balance qui mesure avec exactitude le degré de stupidité de la classe politicienne pour dire qu’il serait plus faible que celui du peuple. La seconde raison est qu’ils comprennent que le peuple risquerait de remettre en question le « progrès » de la société. Par exemple, il est assez clair que si les Français avaient le droit de se prononcer, ils fermeraient la porte à l’immigration, durciraient les lois sur les exhibitions de l’Islam, ils interdiraient sans doute aussi l’écriture inclusive, et peut-être même rétabliraient-ils la peine de mort. Au passage ils destitueraient Macron et retoqueraient la loi sur les retraites et produiraient une loi pour favoriser la hausse des salaires. Mon but n’est pas de dire si cela serait un bien ou un mal, mais plutôt de montrer que lorsqu’on instaure une démocratie directe, il faut s’attendre à ce que le peuple ne soit pas d’accord avec vous. Accepter ce verdict est la seule garantie qu’on puisse avoir d’une démocratie réelle. Certains vous sortiront que les nazis se sont installés démocratiquement pour commettre les crimes qu’ils ont commis. Cette idée est fausse, Hitler et son gang sont justement arrivés au pouvoir d’une manière non-démocratique puisqu’ils ne recueillaient qu’un tiers des suffrages exprimés, ensuite, ils sont passés à la dictature d’une minorité, et l’expression démocratique a disparu, l’opposition a été interdite, massacrée et emprisonnée. 

 

La gauche serait prête à ce qu’il y ait un référendum sur la réforme des retraites, c’est ce qu’ils disent. Ce référendum est interdit parce que Macron et son gang le perdrait et pas pour une autre raison. Moi aussi je suis pour un référendum sur le sujet qui clôturerait tranquillement le débat, mais la gauche serait-elle prête à assumer d’autres référendums sur l’immigration ou sur le voile ? Cette liberté que doit posséder le peuple pour trancher des affaires qui le concernent, ne se détaille pas, même si elle doit heurter ceux qui se croient intelligents et instruits. Les libéraux et les néolibéraux usent de la figure rhétorique de l’État de droit pour interdire que le peuple se prononce. Ils avancent que les minorités doivent être protégées, que ces minorités soient religieuses – l’Islam par exemple – sexuelles – voir les débordements de propagande LGBTQ+ ou des immigrés. Rejetant la tyrannie de la majorité, ils imposent de fait une tyrannie des minorités dans presque tous les domaines. Ils protègent en fait ces minorités en voie de sécession comme ils protègent la minorité patronale, au détriment du reste de la nation ! Les partisans d’une entrave à la démocratie directe vous lanceront à la figure par exemple le cas de la Pologne dont le gouvernement conservateur restreint le droit à l’avortement[3]. Bien entendu, étant donné que je suis pour la liberté, je suis pour que les femmes puissent choisir d’avorter ou non. Mais on sent bien que cet exemple est juste là à titre d’exemple pour justifier l’interdiction d’un véritable régime démocratique.  C’est toujours un peu comme ça dès lors qu’on aborde ce qu’on nomme improprement « problèmes de société ». 

 

La gauche en arrivant au pouvoir en 1981 avait réalisé de nombreuses réformes, nationalisations des grandes banques, de quelques grosses entreprises industrielles, augmentation des droits des travailleurs dans les entreprises, elles se sont toutes évanouies, notamment celle de la retraite à soixante ans. La gauche bobo considère pourtant qu’en abolissant la peine de mort sous l’impulsion de Robert Badinter, elle avait fait faire un grand pas en avant à l’humanité. C’est bien la seule chose qui reste encore debout du passage de François Mitterrand à l’Élysée : c’est plutôt maigre, mais Badinter toujours content de lui-même s’en gargarise à n’en plus finir. Au fil du temps cette réforme semblait acceptée par le peuple. Mais aujourd’hui, suite à l’ensauvagement considérable de la société, une majorité de la population française reviendrait volontiers sur cette réforme. Personnellement j’ai toujours été hostile à la peine de mort pour des tas de raisons philosophiques que je ne veux pas développer ici. Mais est-ce que si le peuple souhaite son retour, je dois l’empêcher d’en décider ? Et au nom de quoi ? D’une science supérieure au commun ? Je peux toujours essayer de convaincre du bienfondé de cette abolition, mais c’est bien tout. En vérité l’abolition de la peine de mort en France ne concernait guère la société dans son ensemble, et même si on est contre cette barbarie, ce n’était pas évidemment une question sociale. La démocratie, la vraie, ne peut qu’accorder une grande confiance au peuple, même si celle-ci se trouve en contradiction avec les représentations intellectuelles des « élites » autoproclamées qui ont étudié à l’ENA ou à Sciences Po. Tant que nous n’aurons pas admis que le peuple puisse penser différemment des intellectuels qui prétendent à le diriger, il n’y aura pas d’expression démocratique véritable, mais toujours une opposition entre l’élite autoproclamé et le reste de la population. Car ce qui est frappant ces dernières années, disons au moins depuis la forfaiture du référendum de 2005, c’est que de partout dans le monde il y a une demande qui va dans le sens d’un plus grand contrôle du peuple sur ses « représentants ». C’est le résultat de trois éléments :

– d’abord de l’évolution des moyens d’information, la multiplication des sources, qui font que les médias dominants qui n’ont que le mensonge comme mode d’être sont en porte à faux avec l’opinion ;

– ensuite les dérives inévitables des organisations internationales dont la bureaucratie prétend imposer sa façon de voir les choses, le meilleur exemple c’est évidemment l’Union européenne qui depuis plus de trente années tente d’imposer l’adhésion de la Turquie alors que les Européens rejettent massivement cette idée ;

– enfin cette maladie moderne d’imposer avec constance des décisions politiques à un peuple qui n’en veut pas. 

 

Évidemment Tout cela ne serait rien, si par ailleurs « l’élite savante » obtenait des résultats satisfaisants sur le plan économique, social ou politique. Mais depuis le début des années 2000, les crises succèdent aux crises et les conditions d’existence en Occident se détériorent rapidement. L’Union européenne ne peut même plus masquer qu’elle travaille pour la paix avec son engagement militant contre la Russie derrière la bannière étatsunienne. Le fait que les élites soient incapables de dire quoi que ce soit de sérieux sur cette question, et encore moins de prendre quelque décision cohérente pour tenter d’enrayer l’effondrement de la civilisation occidentale, conduit tout naturellement le peuple à revendiquer sa souveraineté, c’est-à-dire à remettre en question les structures du pouvoir afin de mieux contrôler les décisions des gangsters qui se trouvent au pouvoir, en France ou à la tête de l’Union européenne. La réponse des gouvernants à ces revendications souvent désordonnées se traduit uniquement par une intensification de la répression. Cette répression est multiforme, l’Europe fabrique des règles de plus en plus contraignantes pour surveiller les population grâce à la révolution du numérique. Chez nous en France elle prend la figure d’une milice matraquant systématiquement tous les récalcitrants, mais elle peut aussi prendre la forme d’une obligation de se vacciner à répétition, ou encore l’obligation d’installer une boîte noire sur sa voiture pour être espionné en permanence[4], récemment les macroniens ont fait passer une loi qui permet à la police de nous espionner sur notre ordinateur ou notre smartphone[5]. On comprend que le développement du numérique est le complément de cette volonté d’empêcher une évolution naturelle d’émancipation, mais en même temps cela produit un rejet instinctif de la plupart d’entre nous. La Guerre en Ukraine c’est aussi une forme de répression, l’Empire américain, ne supportant pas l’émancipation des peuples qu’il juge inférieurs à lui, il a décidé de les matraquer afin de les faire rentrer dans le rang.



[1] https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/06/08/a-l-assemblee-les-oppositions-echouent-a-abroger-la-reforme-des-retraites_6176790_823448.html

[2] https://www.france24.com/fr/am%C3%A9riques/20220905-chili-les-cinq-points-cl%C3%A9s-pour-comprendre-le-rejet-massif-de-la-proposition-de-constitution

[3] https://www.lemonde.fr/international/article/2023/01/08/en-pologne-les-ravages-des-restrictions-d-acces-a-l-ivg_6157024_3210.html

[4] https://www.automobile-magazine.fr/conseils-pratiques/article/34007-tout-savoir-sur-les-boites-noires-qui-seront-installees-dans-vos-voitures

[5] https://actu.fr/societe/camera-et-micro-de-notre-telephone-actives-a-distance-par-la-police-ce-qu-il-faut-savoir_59706315.html

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