jeudi 29 juin 2023

Le drame de Nanterre et ses conséquences

 

Tout le monde a vu cette vidéo où un policier abat un jeune de 17 ans à Nanterre. Cette vidéo montre clairement que le policier n’était en aucun cas menacé et qu’au contraire il hurlait à ce jeune qu’il allait se prendre une balle dans la tête. À partir de là, deux réactions s’opposent : la première est que ce jeune garçon roulait sans permis, et qu’en outre il était défavorablement connu des services de police, et qu’ayant refusé d’obtempérer, ceci explique et permet d’approuver la réaction du policier. Les policiers ont commencé par faire courir le bruit que ce jeune avait tenté de rouler sur les policiers, mais ce mensonge ne tient pas debout lorsqu’on visionne le petit film. L’autre réaction est que la police est raciste, la victime étant issue de l’immigration. Comme dit le proverbe juif, « entre deux solutions choisis toujours la troisième ». Je n’ai aucune sympathie ni d’antipathie pour ce jeune, ne le connaissant pas, et bien sûr je comprends la douleur de ses proches. Mais ce qui me choque c’est qu’un policier se donne le droit d’abattre un jeune qui ne lui obéit pas, alors qu’ayant une arme braquée sur lui, il peut avoir démarrer à cause de la terreur que cela lui a inspiré. Or dans un État de droit, ou une démocratie, fut-elle naine, les policiers ne sont pas des juges et n’ont pas le droit de décider de la peine de mort qui par ailleurs est abolie en France depuis quarante ans. Cet assassinat confirme pour moi que la police française est complètement en roue libre et ne se contrôle plus. Ce qui est arrivé le 27 juin du côté de Nanterre est le pendant de ce qui se passe dans la répression des manifestations où la milice s’assoie complètement sur le code pénal, avec il faut le dire la complicité des juges. On comprend bien que ce métier est difficile, Macron et son gang ayant semé le désordre dans tous les secteurs de la vie civile. En matière de sauvagerie de la police, quel que soit le sujet, nous suivons d’une manière accélérée le modèle étatsunien où se mélange à la fois le problème du multiculturalisme et la violence policière avec des meurtres réguliers comme conséquences. 

Réaction à la suite de la mort du jeune Nahel 

Comme on devait s’y attendre, les réactions ont été, à gauche l’indignation et le racisme de la police, à droite soutien à la police, Macron qui est le premier responsable de la dérive de la police, « a exprimé son émotion ». Omar Sy, Kylian Mbappé et autre vedette du spectacle, avec des propos imbéciles, « Mes pensées et prières vont à la famille et aux proches de Nahel, mort à 17 ans ce matin, tué par un policier à Nanterre », écrit Omar Sy. Le second qui n’a jamais rien dit sur la répression des Gilets Jaunes ou de ceux qui manifestaient contre la réforme des retraites nous a fait savoir qu’il « avait mal à sa France » et il a comparé Nahel à un petit ange, au moins il n’a pas peur du ridicule. Cet assassinat a engendré, presque naturellement des flambées de violence, et à nouveau des voitures ont été brulées, ce qui renforce le lien avec les manifestations contre la réforme des retraités, même si on sait que les quartiers comme on dit n’ont pas bougé durant cet épisode honteux de la présidence de Macron. À Nanterre on a envoyé les CRS, la C8 qui s’est fait une sinistre réputation durant les manifestations contre la réforme des retraites, avec interpellations musclées à la clé. À droite, les imbéciles ont sorti que la Mercedes dans laquelle Nael roulait valait 70 000 euros, comme si cela justifiait le crime. En fait cette voiture était louée, mais les flics ne le savaient pas. Et même s’il s’agissait d’un dealer qui gagne beaucoup d’argent dans le crime, aucun article de loi autorise un policier à abattre un individu pour un refus d’obtempérer. 

Nanterre dans la soirée du 27 juin 2023 

En Europe la police française est la plus violente ce qui devrait tout de même interpeler les bonnes âmes qui soutiennent la police jusqu’au jour où eux-mêmes ou leurs enfants se feront taper dessus. C’est donc bien un système de gouvernement qui s’est mis en place progressivement en France, depuis au moins Sarkozy, obtenir le consentement des citoyens en faisant régner la terreur. Macron et Borne ont critiqué les policiers. Ce que les syndicats n’ont pas apprécié. Le premier a jugé que ce drame était inexplicable et inexcusable, même avec la logique débile du en même temps, on voit mal comment un drame inexplicable serait inexcusable, car le terme inexcusable s’est déjà un jugement, or si on ne peut l’expliquer, il sera impossible de le juger. On aimerait parfois que les hommes politiques connaissent un peu mieux la langue française. Les syndicats policiers ont mis en avant que Macron, Borne et Darmanin se substituaient à la justice. Et donc qu’au nom de la séparation des pouvoirs ils auraient dû se taire. Il est très probable que cette nouvelle affaire entrainera une crise dans les relations entre les policiers et le pouvoir exécutif, parce que ceux-ci vont devoir rendre des comptes et que le meurtrier de Nahel sera radié de la police et condamné. Ce qui rend d’autant plus intolérables les événements de Nanterre est qu’il s’agit d’un drame pour ainsi dire annoncé. Le lien entre la loi de sécurité publique de février 2017 (portant notamment sur l’usage des armes à feux par les forces de l’ordre), la forte augmentation, depuis lors, du nombre de tirs policiers « sur des véhicules en mouvement » et le nombre de morts ne fait guère de doute et a été déjà pointé à plusieurs reprises. 

Deuxième nuit d’émeute à Nanterre 

Dans la nuit du 28 au 29 juin, les émeutes ont continué un peu partout, Toulouse, Moulins, la banlieue parisienne, le commissariat de Rouen a été incendié, et bien sûr principalement à Nanterre. Les policiers n’ont pas eu la maitrise du terrain, les voitures brulaient, et ils ont dû se replier après avoir tenté de pénétrer dans la cité Pablo Picasso. La remarquable incompétence du gouvernement et de Macron s’est manifesté une fois de plus, dévoilant clairement l’absence de maitrise de la situation. Les quartiers où sont stockées les populations issues de l’immigration sont devenues depuis longtemps des zones à part. Ça s’est vérifié encore durant ces nuits d’émeutes, ces populations ont défendu leurs territoires de l’intrusion des forces de l’ordre. Le Monde, ébahi, commentait ces émeutes comme ils commentent la guerre en Ukraine, sans trop savoir comment cela pouvait se passer. On se dit évidemment que si ces populations étaient descendues dans la rue au moment des manifestations contre la réforme des retraites, celle-ci ne serait pas passé. Mais cette population n’est guère préoccupée par le devenir social de la France, c’est le lumpenprolétariat comme disait Marx, chose que n’ont pas compris la plupart des partis de gauche qui sont maintenant engagés dans les analyses à la Terra Nova. Le bouffon de l’Élysée s’était donné cent jours pour apaiser la France en se fixant comme horizon le 14 juillet prochain ! le moins qu’on puisse dire c’est que c’est raté. Il est au pouvoir d’une manière ou d’une autre depuis 2014, soit neuf ans. Et le bilan est catastrophique dans tous les domaines. Ce que raconte la mort de Nahel, c’est tout simplement un effondrement du service public de la sécurité publique. On en avait un avant-goût avec les Gilets Jaunes, les soignants et les manifestants contre la réforme des retraites, on le voit encore plus aujourd’hui. À force de donner le droit à la police de faire n’importe quoi, en lui fixant comme horizon prioritaire de tabasser violemment tous les récalcitrants, la France brûle une fois de plus. Voilà le bilan des cent jours ! La vérité est que ce désastre est le résultat d’une incompétence générale : les policiers qu’on transforme volontiers en miliciens sont mal recrutés et mal formés. C’est le résultat d’une doctrine particulière qui désigne tout le monde ou à peu près sur le territoire national comme un ennemi à réduire. Quel que soit le motif des révoltes, la réponse de l’État macronien est la répression. C’est bien cette logique initiée par Sarkozy et aggravé par Macron qui est en cause. Macron qui prétend incarné cet autoritarisme borné et sans dialogue est le premier responsable de la décomposition de la République. En 2022, 13 cas comme celui de Nahel avaient été décomptés, c'est beaucoup.

Les émeutiers attaquent la milice 

Macron sera bientôt oublié, et dans les livres d’histoire il restera le président le plus haï et le plus incompétent de la Vème République. Au XXIème gouverner par des éléments de langage et la violence policière est inadmissible, personne n’en veut, même si pour Macron cela équivaut à revenir au modèle capitaliste du début du XIXème siècle. C’est un homme du passé, qui gère la France avec les recettes du XIXème siècle. Pour bien comprendre la gravité de la situation dans laquelle Macron-le-fou a mis la France, il faut relier cette affaire à ce qui s’est passé comme sauvagerie avec la crise des Gilets Jaunes et celle de la réforme des retraites. Depuis cinq la France est en feu, La vie des Français se dégrade tous les jours un peu plus, et le pouvoir ne repose que sur la violence policière. Mais cette violence policière non seulement a un coût, mais elle a des limites évidentes. D’abord parce qu’elle entraîne des réponses de plus en plus violentes et fracture toujours un peu plus la société. Ensuite parce que le désordre engendré est ruineux dans tous les sens du terme. Macron se rend-il compte du coût économique des manifestations et des émeutes depuis 2018 ? Le nombre de voitures brulées en France à cause du geste criminel d’un policier est très élevé, des bus ont été brûlés également. Personne ne calcule le coût de la violence policière en France depuis 2018, mais à mon avis il est très élevé. Au lieu de perdre notre temps pour savoir su Nahel était un petit ange ou un délinquant, il serait bon de s’interroger sur les compétences du gang Macron en matière de maintien de l’ordre et de sécurité. Où se trouvent les responsabilités de ce désastre ? 

Bus incendié à Viry-Châtillon 

La marche blanche qui a eu lieu à Nanterre le 29 juin après-midi indique clairement qu’on n’en restera pas là. Il va se développer un mouvement sur le modèle de celui d’Adama Traore. Pour calmer les choses, Macron sera encore obligé de reculer, ce qui veut dire qu’il adoubera la volonté sécessionniste des « quartiers » qui sont déjà des territoires abandonnés de la République. Cet épisode montre combien un État-policier est fragile, dès lors qu’une partie de la population investit la rue. Par contraste cela fait ressortir combien les manifestants contre la réforme des retraites ont été très passifs et très conciliants malgré tout ce qu’ils ont reçu sur la gueule. Le jour où les « quartiers » – il faudrait plutôt dire le peuple des ghettos – se joindront au mouvement social, Macron pourra sûrement demander l’asile politique à l’Allemagne ! Deux questions vont cliver le débat à venir : 1. Qu’est-ce que signifie cette violence policière sans frein dans une soi-disant démocratie ? 2. Qu’est-ce que donc que ce peuple des ghettos ? Quel est son statut ? Pour quelle raison est-il stocké aux portes de Paris alors qu’il n’a pas de travail ni d’avenir ?

La mère de Nahel ouvre la marche blanche

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