jeudi 13 juin 2024

Et à nouveau le barrage comme l’extrême-droite ! Leçons de tactique politicienne

 

Macron a gagné la première manche de la dissolution, il a emmené parfaitement le débat sur son terrain, celui du barrage contre l’extrême-droite. Fort d’un bilan des plus lamentables sur tous les plans, économique, sociale et diplomatique, il prétend arriver à ce qu’on n’en parle pas et qu’on en revienne au seul sujet qui lui permet depuis 2017 de vivoter avec une impopularité record, l’idée selon laquelle l’extrême-droite serait pire que la droite-extrême. Les médias dominants, comme l’ensemble de la classe politique, se tiennent à l’idée éculée selon laquelle la priorité c’est de faire barrage au RN. Précisons tout de suite que je ne vote pas pour le RN, ni aujourd’hui, ni demain. Mais par contre je ne crois pas que ce parti soit pire que celui de Macron. Ce qui me révolte c’est cette idée selon laquelle Macron et son gang seraient un moindre mal. Rien n’est plus faux. Macron qui a gouverné à coups de matraques et de 49-3 est l’exemple même d’un gouvernement préfasciste en actes.

Cette idée selon laquelle l’unique priorité serait d’empêcher le RN de gouverner a de nombreux défauts : le premier est d’éviter à la gauche de s’efforcer de présenter un programme attrayant, le second est d’apporter une caution indirecte aussi bien à Macron qu’à l’Union européenne. Sur le plan tactique la gauche et l’extrême-gauche sont en réalité sur le même terrain que Macron : la priorité n’est pas de discuter du bilan législatif de celui-ci et de son gang mais seulement d’empêcher le RN de gouverner. Si je regarde le bilan de ce médiocre, il a détruit tout ce qu’on pouvait détruire des avancées sociales du CNR, abaisser le niveau du salaire réel, matraquer toute contestation, et on ne voit guère ce que pourrait faire de pire le RN une fois installer au pouvoir. 

Les manifestants contre l'extrême droite réunis Place de la République à Paris le 10 juin 2024 

On a vu la jeunesse décervelée, remontée comme un coucou, manifester dès le premier jour de l’annonce de la dissolution contre le RN, supposé plus fasciste que Macron. La mobilisation est  cependant restée très faible, il faut remarquer qu’elle a été surtout alimentée par la jeunesse issue de l’immigration qui a peur. C’est d’une grande bêtise, comme on l’a vu avec Meloni en Italie, l’immigration n’a jamais été aussi haute que sous son mandat, alors qu’elle promettait l’inverse. Mais cela a l’avantage de ne pas être trop exigeant avec le programme. Comme on le comprend tant que la gauche idiote ferraillera avec le RN elle oubliera Macron et validera le fait qu’il est encore le dernier rempart contre le fascisme, c’est comme ça depuis 2002. Il n’est pas certain que la gauche n’en sorte pas laminée d’une telle tactique aussi stupide. Les partis de gauche sont tous dans le déclin, au dbut des années quatre-vingts, ils faisaient au moins la moitié de l’électorat, aujourd’hui, ils plafonnent à 22%. A la hâte les bureaucrates de ces partis ont bricolé une union de la gauche entre le PS, le PC, la FI, les EELV. Le but de cette alliance est de sauver des postes essentiellement et de masquer leurs divergences, sur la guerre en Ukraine, l’Europe ou l’écologie. Cependant des voix se sont élevées déjà pour trahir cette logique politicienne et donc pour soutenir indirectement Macron. En tête de cette volonté de trahir, nous trouvons l’agent des Américains, Raphaël Glucksmann, ce qui ne nous étonne pas. C’est en effet le plus compatible à gauche avec Macron. Ce pitre a posé ses conditions, comme si les 7% d’électeurs qui se sont ralliés sur son nom le 9 juin dernier, cautionnaient cette prétention extravagante. Parmi les exigences on trouve, d’abord le soutien à la guerre en Ukraine et les dépenses d’armements. Mais pour montrer combien il est décalé de la réalité sociale française, ce pitre a avancé le nom de Laurent Berger comme premier ministre[1]. Berger, traitre de profession, honni de la gauche en dehors des cadres du PS, était devenu, après son mandat à la CFDT durant lequel il a signé toutes les régressions sociales, plus ou moins banquier pour le Crédit Mutuel, un petit fromage bien payé pour services rendus au patronat. Mais Glucksmann qui est un médiocre tacticien n’a pas compris qu’il n’aurait pas le temps de saboter l’union de la gauche qui se met en place[2]. La raison de cette incompréhension est que les élections législatives ce seront 577 élections locales et non un duel pour ou contre Mélenchon. Pour tenter de sauver Macron, ce qui semble être son véritable but, il agite Mélenchon qui est effectivement à cause de son imbécilité et de ses retournements de veste devenu un épouvantail. 

Cette erreur, plus ou moins voulu, est reprise par le nain de la politique Bernard Cazenave. Du haut de son mètre cinquante, celui-ci fait semblant de croire qu’il a encore un rôle à jouer dans la vie politique française au motif qu’il fut un éphémère premier ministre[3]. C’est de sabotage dont il s’agit. « Plutôt Macron que le Front Populaire » serait le slogan de ces deux imbéciles. L’idiot écrit sur son compte X : « L’extrême-droite menace gravement l’unité et la concorde nationale. Il faut pour l’affronter de la clarté sur les valeurs et de la sincérité dans les convictions. Le rassemblement de la gauche de gouvernement ne peut pas se faire avec LFI. Sauf à tout trahir de l’héritage de Blum ». Pour sauver l’héritage de Blum, il faut donc briser l’union de la gauche et faciliter le travail de Macron. N’oublions pas que Cazenave a cohabité avec Macron dans le gouvernement formé par le lamentable Hollande[4]. Il fait partie des fossoyeurs du PS. La voix de Cazenave ne sera certainement pas entendue, malgré l’aide de la presse, personne sait qui il est, et la plupart des Français ne se rappellent même plus qu’il ait été premier ministre.

 

Raphaël Glucksmann semble avoir compris que taper sur l’union de la gauche ne rapportera rien du tout et surtout le classera à droite comme un supplétif de Macron, le désignera aux yeux de l’opinion comme un saboteur. Il a donc fait machine arrière et dit que lui aussi il était pour l’union de la gauche ! D’autant que tout le monde sait que le relativement bon score de Glucksmann est dû à un siphonage des voix macronistes qui pour les législatives ne voteront pas pour le PS, et donc si celui-ci veut des députés, il faut bien faire l’union. Seulement Glucksmann qui croyait que son relativement bon score du 9 juin allait le positionner comme un leader incontournable de la gauche a raté son coup, la dissolution et ses conséquences bouleversantes – l’union de la gauche qui s’est faite sans lui – la renvoyé dans l’ombre d’où il n’aurait jamais dû sortir ! Comme on le voit la gauche à l’heure actuelle a deux repoussoirs qui l’empêchent d’espérer un succès en 2024, d’un côté gauche l’imprévisible Mélenchon qui changent d’avis comme de chemise, et du coté droit Glucksmann qui est haï par les communistes et la FI pour ses positions atlantistes et guerrières. Mais malgré tout cette nouvelle union de la gauche, rebaptisée Front populaire est en passe de réussir son pari et se trouverait selon les derniers sondages en deuxième position devant les macroniens totalement largués. Si à droite la dynamique se fait autour de Bardella, elle est aussi évidente à gauche. De là à penser que cette union de la gauche new-look peut arriver à obtenir une majorité pour gouverner, c’est encore un peu juste. Car à droite l’alliance autour de Bardella a une marge de manœuvre importante, il y a un pas important. Une étude du CEVIPOF montrait que les réserves de voix constituées par les abstentionnistes étaient très favorables à Bardella[5]. La campagne électorale sera tellement courte – tant mieux pour nous – qu’il n’y aura pas le temps de peaufiner une stratégie et d’aller tirer les sonnettes pour draguer l’électeur. 

 

Cependant ces querelles internes à la gauche ne sont pas essentielles dans le moment que nous vivons. En effet la question centrale est la suivante : qu’est-ce qui pourrait empêcher le RN d’arriver au pouvoir ? A la vue des sondages et selon toute apparence, rien ! D’autant que ce que n’avait pas prévu Macron c’est le ralliement d’Éric Ciotti au RN. Or même si la tendance macronienne des LR demande qu’on fasse encore le barrage, cette alliance permettra de rallier quelques députés qui manqueraient au RN pour avoir une majorité. Les Républicains qui étaient déjà en voie de disparition et s’apprêtaient pour cela à rejoindre Macron, peuvent bien crier, mais Ciotti connait très bien son électorat, et il a compris que la dissolution de l’Assemblée nationale ne serait pas favorable à Macron. Il passe logiquement dans le camp de la victoire. Il avait déjà lancé des petits appels du pied en ce sens il y a déjà au moins deux ans. Les journaux qui ont soutenu Macron depuis 2017 d’une manière ou d’une autre s’en donnent à cœur joie pour cracher sur Éric Ciotti, de Libération au Monde, ils parlent tous de ce ralliement comme d’une honte. Mais pourquoi serait-il plus honteux de rallier Bardella en échange d’un maroquin que Macron quand on s’appelle Renaud Muselier ? Comme on le voit les médias dominants qui croient avoir encore une influence sur l’électorat, montrent que pour eux Macron est « moins pire » que Bardella ! Macron reprendra cette idée en associant Ciotti avec le Diable, avançant qu’il aurait passé « un pacte avec le Diable » ! A quand un exorciste pour faire revenir ce dissident à de meilleures intentions ? Après le ralliement d’Éric Ciotti, celui de Marion Maréchal qui a officialisé son divorce d’avec Éric Zemmour, rend de plus en plus probable une victoire de Bardella aux législatives qui arrivent : « Sa stratégie est inacceptable et c'est une triple faute »[6]. Cette ébauche d’une union des droites ne semble pas avoir été anticipée par Macron. Elle est cependant à double tranchant parce qu’elle risque aussi d’éloigner certains électeurs qui allaient vers Marine Le Pen qui tenait un vague discours social. Incidemment. Enfin on peut dire que la reddition de Marion Maréchal signe probablement la fin des aventures politiques du couple Éric Zemmour-Sarah Knafo. Notez que l’annonce de Ciotti se ralliant au Rassemblement National a déjà fait ses effets dans les derniers sondages, et propulse le RN à 35% des voyants, le système devrait d’ailleurs amplifier ce résultat vers une majorité absolue[7]. Dans ce même sondage on constate aussi un tassement des intentions de vote en faveur du parti de Zemmour. Et ce tassement devrait s’amplifier dans les jours qui viennent, annonçant l’effondrement du parti de Zemmour. Les choses vont encore changer avec le ralliement de François-Xavier Bellamy qui affirme qu’il fera son coming-out pour le deuxième tour des législatives !

 

En vérité les arguments contre Bardella sont complètement éculés et hypocrites. Les médias veulent à tout prix qu’il corresponde au portrait qu’ils en ont fait paresseusement, une sorte de loup déguisé en mouton qui viserait à installer un régime illibéral. Pourtant l’exemple de la Meloni en Italie devrait les rassurer. Il y aurait cependant de vraies bonnes raisons à avancer de ne pas voter Bardella au lieu de ressortir l’idée qu’il incarnerait un fascisme d’opérette. Pour ma part il y en a au moins trois excellents : d’abord un attachement à l’Union européenne et à l’euro, avec un revirement sur cette question après 2017 comme on le sait ; le second est la position pour le moins ambigüe du RN sur la guerre en Ukraine, en condamnant l’action de la Russie, Bardella rejoint la logique de l’OTAN, comme toute la classe politique d’ailleurs, même si lui refuse pour l’instant d’envoyer encore des armes en Ukraine. Et puis bien sûr il y a le programme économique et social peu clair, avec notamment un autre revirement sur la question de la réforme des retraites[8]. La furieuse atlantiste du journal Le monde, attaquait Bardella sous un autre angle. Elle ne le trouve pas assez atlantiste, pas assez guerrier vis-à-vis de la Russie[9], elle craint qu’il freine les dépenses d’armement pour appuyer la guerre contre Poutine. Formée elle-même aux Etats-Unis, elle aimerait plus de fermeté dans le soutien, elle ne lui fait pas confiance. Elle préférerait sans doute Glucksmann ou Macron pour conduire une coalition militaire contre Poutine pour reconquérir la Crimée et éventuellement démanteler la Russie ! Le biais par lequel elle l’attaque sournoisement est le suivant : vu que Bardella a par le passé salué l’action de Poutine, et donc puisqu’elle qualifie Poutine de dictateur par contamination de la pensée, Bardella est aussi un dictateur potentiellement ! Elle préfère se contenter d’un Olaf Scholz qui malgré le désaveu des électeurs, entend rester au poste et continuer à alimenter la guerre en Ukraine. Mais enfin comme les électeurs qui se déplaceront pour voter RNB ne lisent pas Le monde, et que ceux qui lisent ce malheureux journal voteront plutôt Macron ou Glucksmann, tout cela n’a pas une grande importance. D’ailleurs les médias sont tellement discrédités que plus ils nous disent qu’il ne faut pas voter pour le RN, et plus on a envie de le faire ! 

 

La question la plus importante est celle-ci. En supposant que Bardella obtienne une majorité suffisante, ce qui nous parait très possible, pourra-t-il gouverner ? Rien n’est moins sûr, même si encore quelques députés des LR vont le rejoindre encore. Dès qu’il proposera une loi, il va se heurter directement au Conseil d’Etat et au Conseil constitutionnel qui sont les vrais législateurs dans notre pays, qui disent quelles lois sont bonnes et quelles lois sont mauvaises, interdites au nom du bloc de constitutionnalité ou d’incompatibilité avec les traités européens. Certains pensent qu’il peut faire passer des lois – par exemple sur l’immigration – par référendum. Sauf que le président de la République, Macron, peu ou non mettre son véto. Le pays sera-t-il ingouvernable ? Nous sommes donc entrés dans une zone d’instabilité politique qui risque de déboucher sur des évènements violents, que ceux-ci viennent du peuple des banlieues ou des soutiens du RN. Cette situation ne pourra probablement pas se dénouer avant les élections présidentielles de 2027. On prête l’idée à Macron de démissionner et de se représenter conformément à la loi puisqu’il n’aura pas fait deux mandats de cinq ans. Certes il peut compter sur l’appui du Conseil constitutionnel pour valider ce tour de passe-passe. Mais cramé comme il l’est aujourd’hui, ça ne peut pas être couronné de succès, qui ira encore voter pour un imbécile qui a semé autant le chaos y compris dans son propre camp. D’autres pensent qu’il se réserverait pour devenir président d’une Europe fédéraliste si les circonstances allaient dans ce sens. Mais là encore cette hypothèse me semble infondée, les Européens se méfient de lui, les Allemands ne l’aiment pas, et ses échecs répétés à l’international ne plaident pas pour lui, d’autant que la France apparait affaiblie, aussi bien consécutivement à l’action de Macron qu’à cause de la montée du RN. 

Pour ajouter à la confusion Mélenchon qui se croie encore un destin a proposé ses services pour être premier ministre si la gauche l’emportait ! Ce n’est même pas que les Français ne veulent pas de lui, mais il ne semble pas comprendre que la gauche, y compris au sein de la FI, n’en veut plus de lui, tant il est devenu un repoussoir. Quoiqu’il dise quoi qu’il fasse, il agace. Il n’est d’ailleurs pas le seul. Lui aussi se trouve maintenant dans la perspective du combat de trop. Il semble vouloir se positionner pour que quelqu’un d’autre de la FI ne le fasse à sa place, même s’il affirme que la discussion se fera en son temps sur le meilleur candidat à ce poste ! Comme on le voit la classe politique est en surchauffe !! Ces pitreries seraient assez drôles si elles ne monopolisaient pas le devant de la scène et beaucoup trop de notre temps.

 

 

Premier bilan de la dissolution

 

Cette dissolution, comme toutes celles qui l’ont précédées, engendre une recomposition de la classe politique. D’abord elle va mettre un certain nombre d’hommes politiques sur la touche. Le premier d’entre eux est Macron qui en créant ce choc s’est définitivement grillé. Que Macron soit un imbécile sans scrupules prêt à tout pour se maintenir, on le savait déjà, le pire c’est qu’autour de lui il y ait des crétins capables de l’approuver, Le monde donnait les noms de ces conseillers peu connus Jonathan Guémas, Pierre Charon, le traitre de compétition Bruno Roger-Petit ou Clément Léonarduzzi. Ces imbéciles, peu connus qui méritent en effet de rester dans l’ombre, n’ont pas, semble-t-il, tiré les leçons de la dissolution actée par Jacques Chirac sous l’influence du peu perspicace Dominique de Villepin. Il est tellement cramé qu’Edouard Philippe ne veut pas que ses troupes se rangent sous la bannière du président de la République veut faire apparaitre le sigle Horizon[10] ! Macron n’est pas seulement dévalorisé sur le marché politique intérieur, il l’est aussi à l’international. Dans la foulée on va probablement être débarrassé du médiocre Bruno Le Maire qui aura tout raté de son passage au ministère de l’économie.

Le second grand perdant c’est Mélenchon qu’ouvertement la gauche ne veut plus voir avec ses sortie histrionesques. Dans cette même charrette on peut mettre aussi Zemmour qui est lâché par ceux-là mêmes qu’il avait débauchés à grand frais pour tenter de prendre la place de Marine Le Pen. Certes leur sort était déjà celé, mais la dissolution accélère ce mouvement inéluctable.

Le troisième grand perdant est Glucksmann. Il voudrait construire une « gauche » à la manière américaine, mais une fois les macroniens partis, après les élections législatives, il va se retrouver bien seul. Rien que d’avoir proposé Laurent Berger comme premier ministre, montre à quel point il ne connait rien de la vie politique française.

Enfin Les Républicains que les journalistes imbéciles du Monde s’obstinent à appeler le parti gaulliste, vont aller vers leur dissolution, ou plutôt vers une scission, Ciotti emportant le gros morceau des élus, de l’argent et des militants. Là encore on pourrait dire que cette fracture était en gestation en 2017, depuis l’élection de Macron. Mais la dissolution accélère encore le mouvement.

Il est difficile à ce stade de trouver quelques politiciens qui dans cette affaire ont marqué des points, en dehors de François Ruffin qui, s’il veut avoir un avenir présidentiel comme il le pense lui-même doit éviter de s’impliquer du côté de l’islamo-gauchisme, de la Palestine, ou encore contre la Russie. Certes il a été un peu plus prudent que les autres qui se trouvent directement dans l’entourage de Mélenchon, sur ces terrains, mais il lui reste du chemin à faire. Anciennement très hostile à l’Union européenne, il doit faire un effort vers la sortie.

 

Gauche-droite le retour

 

Le plus important est sans doute que la parenthèse Macron une fois refermée, nous allons revenir à un nouveau clivage gauche-droite plus marqué qu’éaujourd’hui. Macron et les journalistes qui le suivaient bêtement, prétendaient à se maintenir au centre, masquant ainsi que c’était un pouvoir de droite-extrême axé sur la casse sociale et la volonté d’accélérer la montée des inégalités, utilisant des méthodes douteuses pour faire passer ses contre-réformes. La droite va maintenant s’organiser autour du RN et de Bardella. Elle va donc se radicaliser, si ce durcissement porte seulement sur les questions d’immigration massive, elle aura l’opinion avec elle, on fait confiance à la gauche pour faire entendre une voix immigrationniste dont les Français ne veulent plus. Mais elle va butter rapidement sur le programme économique et social, incapable de développer des idées pour plus de justice et d’égalité, et aussi probablement pour redresser la barque en ce qui concerne la santé, la sécurité et l’éducation. Il est donc à parier que la gauche va revenir rapidement sur le devant de la scène. Les tendances pour plus d’égalité sont très fortes dans notre pays. Mais la gauche qui reviendra ne sera pas à l’image de la seconde gauche, façon Hollande, Blair, DSK ou Rocard. Elle s’est trop discréditée en amenant au pouvoir les deux derniers présidents de la République.

Ce retour d’un affrontement gauche-droite, classique si on veut, va cependant se heurter aux errements de la gauche en matière d’immigration, de laïcité et d’intégration européenne et otanienne, et à ceux de la droite en matière d’économie et de social ce qui veut dire qu’au-delà des bouleversements politiciens immédiats nous allons vivre sans doute une très longue période d’incertitude et d’instabilité.

 

PS : Avez-vous remarqué que dès qu’on nomme Attal quelque part ça foire ? Ministre de l’éducation nationale pendant quinze jours, Premier ministre pendant trois mois, le voilà promis au chômage à très brève échéance, pour lui aussi sa carrière politique aura été brève ! 


[1] https://actu.orange.fr/politique/legislatives-anticipees-raphael-glucksmann-dit-oui-a-une-union-de-la-gauche-mais-pose-ses-conditions-magic-CNT000002e7eb5.html

[2] https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/06/11/la-gauche-se-met-d-accord-sur-un-nouveau-front-populaire-pour-les-elections-legislatives_6238588_823448.html

[3] https://www.leparisien.fr/elections/legislatives/legislatives-bernard-cazeneuve-et-julien-dray-tirent-a-boulets-rouges-sur-le-front-populaire-11-06-2024-2OHCOAM77FHCXDZOW4Y52XJKPA.php

[4] Je ne veux pas trop insister sur ce louche personnage, avocat d’affaires, défenseur d’Arcelor Mittal, etc. Il est aussi en bon social-traitre un soutien de l’OTAN.

[5] https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/06/03/elections-europeennes-les-abstentionnistes-un-reservoir-de-voix-pour-le-rn_6237016_823448.html

[6] https://www.jeanmarcmorandini.com/article-574430-regardez-la-declaration-choc-de-marion-marechal-et-de-3-eurodeputes-qui-fait-exploser-le-parti-d-eric-zemmour-en-s-opposant-frontalement-a-lui-sa-strategie-est-inacceptable-et-c-est-une-triple-faute.html

[7] https://www.tf1info.fr/elections/video-elections-legislatives-anticipees-decouvrez-notre-sondage-exclusif-a-trois-semaines-du-scrutin-2303517.html

[8] https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/06/12/elections-legislatives-2024-jordan-bardella-revient-sur-la-promesse-du-rn-d-abroger-la-reforme-des-retraites-s-il-parvient-au-pouvoir_6238949_823448.html

[9] https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/06/12/qu-on-ne-s-y-trompe-pas-s-il-venait-a-gouverner-le-rn-renouerait-avec-son-adn-diplomatique-celui-de-la-complaisance-avec-les-autocrates-et-de-la-fascination-pour-la-grande-russie_6239030_3232.html

[10] https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/06/13/legislatives-2024-edouard-philippe-revendique-davantage-d-autonomie-pour-horizons_6239420_823448.html 

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