Il n’est pas vraiment question ici du débarquement, je ne
suis pas un spécialiste de l’histoire militaire, mais plutôt de comprendre l’utilisation
qu’on peut en faire à des fins de propagande politicienne, au moment où l’Occident
sous la houlette des belliqueux Américains tentent de nous entraîner dans une Troisième
Guerre mondiale contre la Chine et contre la Russie.
Lorsque les Américains débarquent le 6 juin 1944 en Normandie, les Allemands ont déjà perdu la guerre après la défaite de Stalingrad une année plus tôt. Ce n’est qu’une question de temps. Ils n’ont plus les moyens de continuer le combat. Ils peuvent encore faire des dégâts, mais sûrement pas gagner quoi que ce soit. En Europe les mouvements de résistants et de partisans montent en puissance. Bien entendu le débarquement des Américains a certainement raccourci la durée du conflit et peut être des milliers de morts supplémentaires. A l’Est, après la bataille de Koursk, les soviétiques avancent très vite, les Américains doivent avancer plus vite de peur que toute l’Europe devienne un continent communiste. Tout le monde sait que les Américains vont débarquer en France. Ils ont déjà mis la main sur l’Algérie. Les Français qui n’en peuvent plus de l’occupation boche s’exaspèrent de cette attente. Mais ils prennent leur temps. Et ils vont tenter d’occuper l’Italie puis la France en instaurant un pouvoir à eux, l’AMGOT – Allied Military Government of Occupied Territories. De Gaulle s’opposera avec succès, mais seulement pour un temps, à cette fantaisie qui aurait fait de la France un dominium de l’Empire. Après De Gaulle, disons à partir de Pompidou, les politiciens français n’auront pas ces scrupules et vendront la France aux Etats-Unis, soit en intégrant l’OTAN, soit en intégrant l’Union européenne en gestation. Les raisons stratégiques des Américains de débarquer en France étaient donc nombreuses et importantes. De la même manière ils mettront le paquet – financier notamment – pour refaire de l’Allemagne un pays solide et un allié fiable dans leur guerre multiséculaire contre la Russie. C’est une des raisons qui font qu’ils recycleront les nazis allemands, mais un peu plus loin les nazis ukrainiens comme Bandera.
On le sait aujourd’hui, l’armée américaine s’est plutôt mal
conduite dans les pays européens, en France, en Italie, et aussi en Allemagne. Les
viols ont été très nombreux, impossibles à dénombrer. Mais il y eut aussi des
pillages et les Français n’ont pas toujours accueilli cette soldatesque avec le
sourire[1].
Les Américains étaient assez détestés des Français, notamment parce qu’ils
bombardaient inconsidérément les zones civiles françaises, ce fut par exemple
le cas à Marseille le 27 mai 1944, bombardement qui fera près de 5 000 morts et
20 000 sinistrés, sans que les objectifs stratégiques soient bien clairs. On
peut toujours invoquer symétriquement les exactions des troupes soviétiques, mais
ceci ne peut pas excuser cela.
La commémoration du 80ème anniversaire du débarquement des Américains sur le sol français est d’abord une opération médiatique, destinée à remettre en selle le narratif étatsunien : ce sont les soldats de Washington qui nous ont leur libéré et ont leur doit notre liberté d’aujourd’hui. Ce narratif est contrarié par deux éléments factuels. Le premier est que les Américains ont limités les pertes pendants la Seconde Guerre mondiale. On évalue à 184 000 soldats américains morts en Europe, c’est évidemment moins que les 11 millions de soldats soviétiques morts au combat contre les nazis, mais ce qu’on sait moins c’est que les Français ont perdu dans cette Seconde Guerre mondiale plus de 200 000 soldats. Or toute la bataille médiatique autour du débarquement tend à nous dire que les Français ne se sont pas battus, et que les Américains ont risqué leur peau pour nous sauver de notre incapacité à combattre la barbarie. On se sert ainsi des images des croix plantées dans le cimetière américain de Colleville-sur-mer, dominant Omaha Beach. Sur ce cimetière on voit d’ailleurs le drapeau américain flotter, comme si ce bout de terre était bien la preuve que la France a été annexée aux Etats-Unis en 1944 ! Ces images de cimetières sont destinées à représenter la bonne volonté des Américains pour nous sauver des griffes d’Hitler. Elles sont la preuve que sans eux nous parlerions chleuh ainsi que l’affirmait bêtement le chanteur Michel Sardou !
Le cimetière américain de
Colleville-sur-mer
En vérité les Américains qui sont les maitres de la désinformation
à l’échelle planétaire, travaillent l’opinion européenne dans le sens de leurs intérêts.
On le voit aujourd’hui avec le narratif qu’ils imposent aujourd’hui sur l’Ukraine
en s’adjoignant l’aide intéressée des journalistes, des politiciens qu’ils ont
eux-mêmes formés – élevés en batterie serait plus juste – dans leurs écoles. Ça
va des journalistes du quotidien Le monde aux politiciens douteux comme Macron,
Glucksmann, Meloni ou François Hollande. Ils se sont beaucoup servis du cinéma
pour cela, simplifiant abusivement la réalité. D’abord au début des années
quarante pour convaincre les citoyens américains de s’investir dans la guerre,
y compris en aidant la Russie de Staline, puis en magnifiant leurs exploits
dans la guerre du pacifique ou le débarquement avec un film complètement
mensonger et médiocre comme Le jour le plus long sorti en 1962 avec un
grand succès mondial. Ce sont clairement des films de propagande fabriqués par
dizaines dont les intentions sont assez faciles à comprendre. Le résultat est
qu’avec le temps qui a passé, sans doute à cause des carences dans l’enseignement
de l’histoire, on a cru de plus en plus au narratif américain selon lequel ce sont
bien les soldats américains qui ont principalement gagné la guerre en se
sacrifiant. Or à la sortie de la guerre,
on avait une tout autre vision des choses en France, où on admettait que les soviétiques
avaient le plus contribué à la victoire sur les puissances de l’Axe. Ce renversement
de perspective ne tient pas à l’amélioration de la connaissance que les
Français ont de leur histoire, mais à la grande patience de la propagande américaine
qui répète toujours les mêmes slogans jusqu’à ce qu’ils effacent toute
contestation. Bien entendu se débarrasser des nazis qui occupaient notre pays
était une nécessité, mais les intentions de l’ami américain, comme
dirait Eric Branca[2],
n’étaient pas forcément désintéressées.
Comme on le sait le général de Gaulle n’a jamais voulu participer
à la commémoration du débarquement du 6 juin1944, parce que pour lui c’eut été
reconnaitre non seulement l’aspect décisif des Américains, mais en outre l’incapacité
des Français à se battre, et donc par suite à se gouverner eux-mêmes. A l’inverse
il participa à la commémoration du débarquement de Provence parce que la France
et les soldats français y avaient participé, alors que le débarquement de
Normandie était une affaire strictement anglo-saxonne. Cette commémoration du
80ème anniversaire du 6 juin 1944, n’est en fait qu’une publicité
pour les Américains, Macron, élevé chez les Young leaders s’y complait comme
attendu, le domestique zélé se précipite toujours au-devant des désirs de son maître.
Mais comme on l’a compris ces petits traficotages de l’histoire ne sont pas du
tout innocents, ils participent du dressage du peuple pour le renfermer à l’intérieur
du glacis occidental sans possibilité qu’il en sorte. C’est la contrepartie de
la propagande pour la guerre contre la Russie et contre la Chine qui tente
péniblement de se mettre en place.
Ces motivations politiques, menées de longue main par les Américains, expliquent pourquoi cette crapule de Macron a approuvé l’idée d’exclure les Russes de la commémoration du débarquement. Le fait que Zelensky qui par ailleurs commémore les nazis ukrainiens qui se sont engagés du côté de l’Allemagne, soit invité à cette mise en scène en dit long sur les intentions réelles de ce spectacle. Il ne s’agit pas de verser quelques larmes sur les malheureux soldats qui ont perdu la vie ou de saluer le courage des vétérans encore en vie. On se sert des cadavres et des vieilles personnes qui ont participé au débarquement pour un discours politique douteux. C’est une autre manière de réécrire l’histoire et d’imposer qu’au fond il n’y a qu’un seul vainqueur dans cette guerre contre les nazis, les Etats-Unis qui maintenant continueraient le travail en soutenant l’Ukraine. Cette mascarade est une source continue de désinformation. Bien sûr il y a encore des réfractaires à ce narratif, de Gaulle et les communistes ayant marqué leur époque.
Hollywood célèbre à sa manière le D-day avec Tom Hanks et Steven Spielberg
Si on voulait avoir une idée de la propagande fantaisiste du
département d’Etat, il faut voir arriver sur les lieux du débarquement
Hollywood, en l’occurrence Steven Spielberg et Tom Hanks, comme s’ils en
étaient partie prenante ! Au nom de quoi on invite Tom Hanks et Steven
Spielberg, des Américains qui n’ont fait que des films douteux sur cette
période malheureuse ? Leur titre de gloire est seulement d’avoir commis un
film médiocre et larmoyant, Faut-il sauver le soldat Ryan, qui alliait
aux mensonges habituels sur cet épisode, la niaiserie des sentiments. Eux-mêmes
ne se sont engagés nulle part. Tout le monde fait assaut de stupidité,
particulièrement cette année : « La
modernité politique du Débarquement de juin 1944 tient d’abord et avant tout
aux valeurs démocratiques qu’il porte, inspirées par le discours de Roosevelt
de 1941 » écrit le stupide Jean-Luc Leleu dans le journal Le monde, laissant
accroire que l’on célèbre cette année les valeurs démocratiques de l’Occident
et donc qu’il est assez normal d’exclure les Russes. Ce même guignol excuse les
Ukrainiens dans leur collaboration avec les nazis par le fait qu’ils étaient
avant tout nationalistes et voulaient se libérer du joug de la Russie[3].
Il ne se rend pas compte de ce qu’il dit, comme une femme ivre, parce qu’on ne
comprend pas qu’aujourd’hui Zelensky et son gang continuent de célébrer ces
nazis sans broncher, alors que leur rôle dans l’holocauste est maintenant très
bien connu. Le monde, anciennement Le temps journal
collaborationniste, s’est fendu de deux articles, l’un de Peter
Caddick-Adams qui dit : « Le débarquement du
6 juin 1944 est le plus grand spectacle de l’histoire militaire
que le monde ait jamais connu » et l’autre de l’inévitable Olivier
Wieviorka qui avance que « L’histoire du D-Day offre un storytelling
formidable ». On ne saurait mieux dire ! Evidemment l’ignoble Macron en
a profité pour tenter de faire de la propagande pour sa liste pourrie en perdition
pour les élections européennes. Mais ce sera en pure perte, il est bien trop haï.
Également, il a fait la réclame pour la guerre contre la Russie, sur le thème bien
connu de « la guerre c’est la paix », faisant un amalgame douteux
entre le régime nazi expansionniste et antisémite avec le régime de Poutine
qui, nous le savons très bien, n’a aucune intention d’aller conquérir l’Ouest
de l’Ukraine et encore moins bien entendu, le reste de l’Europe. A la bêtise il
a ajouté le mensonge. Comme vous le voyez commémorer le débarquement du 6 juin
1944 n’est pas innocent.
PS On a vu lors de ces cérémonies le chancelant Joe Biden au bord de la rupture qui manifestement ne savait pas trop où il se trouvait, il avait l’air encore plus mal en, point que les derniers vétérans du débarquement.
[1]
Lilly, J, et François Le Roy. « L'armée américaine et les viols en
France. Juin 1944-mai 1945 », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, vol. no 75, no. 3, 2002, pp. 109-121.
[2]
L’ami américain, Perrin, 2017.
[3]
https://www.lemonde.fr/societe/live/2024/06/06/en-direct-80-ans-du-debarquement-suivez-la-journee-de-commemoration-et-posez-vos-questions_6237626_3224.html
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