jeudi 6 juin 2024

Note sur la commémoration du débarquement du 6 juin 1944

  

Il n’est pas vraiment question ici du débarquement, je ne suis pas un spécialiste de l’histoire militaire, mais plutôt de comprendre l’utilisation qu’on peut en faire à des fins de propagande politicienne, au moment où l’Occident sous la houlette des belliqueux Américains tentent de nous entraîner dans une Troisième Guerre mondiale contre la Chine et contre la Russie.

Lorsque les Américains débarquent le 6 juin 1944 en Normandie, les Allemands ont déjà perdu la guerre après la défaite de Stalingrad une année plus tôt. Ce n’est qu’une question de temps. Ils n’ont plus les moyens de continuer le combat. Ils peuvent encore faire des dégâts, mais sûrement pas gagner quoi que ce soit. En Europe les mouvements de résistants et de partisans montent en puissance. Bien entendu le débarquement des Américains a certainement raccourci la durée du conflit et peut être des milliers de morts supplémentaires. A l’Est, après la bataille de Koursk, les soviétiques avancent très vite, les Américains doivent avancer plus vite de peur que toute l’Europe devienne un continent communiste. Tout le monde sait que les Américains vont débarquer en France. Ils ont déjà mis la main sur l’Algérie. Les Français qui n’en peuvent plus de l’occupation boche s’exaspèrent de cette attente. Mais ils prennent leur temps. Et ils vont tenter d’occuper l’Italie puis la France en instaurant un pouvoir à eux, l’AMGOT – Allied Military Government of Occupied Territories. De Gaulle s’opposera avec succès, mais seulement pour un temps, à cette fantaisie qui aurait fait de la France un dominium de l’Empire. Après De Gaulle, disons à partir de Pompidou, les politiciens français n’auront pas ces scrupules et vendront la France aux Etats-Unis, soit en intégrant l’OTAN, soit en intégrant l’Union européenne en gestation. Les raisons stratégiques des Américains de débarquer en France étaient donc nombreuses et importantes. De la même manière ils mettront le paquet – financier notamment – pour refaire de l’Allemagne un pays solide et un allié fiable dans leur guerre multiséculaire contre la Russie. C’est une des raisons qui font qu’ils recycleront les nazis allemands, mais un peu plus loin les nazis ukrainiens comme Bandera.   

 

On le sait aujourd’hui, l’armée américaine s’est plutôt mal conduite dans les pays européens, en France, en Italie, et aussi en Allemagne. Les viols ont été très nombreux, impossibles à dénombrer. Mais il y eut aussi des pillages et les Français n’ont pas toujours accueilli cette soldatesque avec le sourire[1]. Les Américains étaient assez détestés des Français, notamment parce qu’ils bombardaient inconsidérément les zones civiles françaises, ce fut par exemple le cas à Marseille le 27 mai 1944, bombardement qui fera près de 5 000 morts et 20 000 sinistrés, sans que les objectifs stratégiques soient bien clairs. On peut toujours invoquer symétriquement les exactions des troupes soviétiques, mais ceci ne peut pas excuser cela.

 

La commémoration du 80ème anniversaire du débarquement des Américains sur le sol français est d’abord une opération médiatique, destinée à remettre en selle le narratif étatsunien : ce sont les soldats de Washington qui nous ont leur libéré et ont leur doit notre liberté d’aujourd’hui. Ce narratif est contrarié par deux éléments factuels. Le premier est que les Américains ont limités les pertes pendants la Seconde Guerre mondiale. On évalue à 184 000 soldats américains morts en Europe, c’est évidemment moins que les 11 millions de soldats soviétiques morts au combat contre les nazis, mais ce qu’on sait moins c’est que les Français ont perdu dans cette Seconde Guerre mondiale plus de 200 000 soldats. Or toute la bataille médiatique autour du débarquement tend à nous dire que les Français ne se sont pas battus, et que les Américains ont risqué leur peau pour nous sauver de notre incapacité à combattre la barbarie. On se sert ainsi des images des croix plantées dans le cimetière américain de Colleville-sur-mer, dominant Omaha Beach. Sur ce cimetière on voit d’ailleurs le drapeau américain flotter, comme si ce bout de terre était bien la preuve que la France a été annexée aux Etats-Unis en 1944 ! Ces images de cimetières sont destinées à représenter la bonne volonté des Américains pour nous sauver des griffes d’Hitler. Elles sont la preuve que sans eux nous parlerions chleuh ainsi que l’affirmait bêtement le chanteur Michel Sardou ! 

Le cimetière américain de Colleville-sur-mer 

En vérité les Américains qui sont les maitres de la désinformation à l’échelle planétaire, travaillent l’opinion européenne dans le sens de leurs intérêts. On le voit aujourd’hui avec le narratif qu’ils imposent aujourd’hui sur l’Ukraine en s’adjoignant l’aide intéressée des journalistes, des politiciens qu’ils ont eux-mêmes formés – élevés en batterie serait plus juste – dans leurs écoles. Ça va des journalistes du quotidien Le monde aux politiciens douteux comme Macron, Glucksmann, Meloni ou François Hollande. Ils se sont beaucoup servis du cinéma pour cela, simplifiant abusivement la réalité. D’abord au début des années quarante pour convaincre les citoyens américains de s’investir dans la guerre, y compris en aidant la Russie de Staline, puis en magnifiant leurs exploits dans la guerre du pacifique ou le débarquement avec un film complètement mensonger et médiocre comme Le jour le plus long sorti en 1962 avec un grand succès mondial. Ce sont clairement des films de propagande fabriqués par dizaines dont les intentions sont assez faciles à comprendre. Le résultat est qu’avec le temps qui a passé, sans doute à cause des carences dans l’enseignement de l’histoire, on a cru de plus en plus au narratif américain selon lequel ce sont bien les soldats américains qui ont principalement gagné la guerre en se sacrifiant.  Or à la sortie de la guerre, on avait une tout autre vision des choses en France, où on admettait que les soviétiques avaient le plus contribué à la victoire sur les puissances de l’Axe. Ce renversement de perspective ne tient pas à l’amélioration de la connaissance que les Français ont de leur histoire, mais à la grande patience de la propagande américaine qui répète toujours les mêmes slogans jusqu’à ce qu’ils effacent toute contestation. Bien entendu se débarrasser des nazis qui occupaient notre pays était une nécessité, mais les intentions de l’ami américain, comme dirait Eric Branca[2], n’étaient pas forcément désintéressées.

 

Comme on le sait le général de Gaulle n’a jamais voulu participer à la commémoration du débarquement du 6 juin1944, parce que pour lui c’eut été reconnaitre non seulement l’aspect décisif des Américains, mais en outre l’incapacité des Français à se battre, et donc par suite à se gouverner eux-mêmes. A l’inverse il participa à la commémoration du débarquement de Provence parce que la France et les soldats français y avaient participé, alors que le débarquement de Normandie était une affaire strictement anglo-saxonne. Cette commémoration du 80ème anniversaire du 6 juin 1944, n’est en fait qu’une publicité pour les Américains, Macron, élevé chez les Young leaders s’y complait comme attendu, le domestique zélé se précipite toujours au-devant des désirs de son maître. Mais comme on l’a compris ces petits traficotages de l’histoire ne sont pas du tout innocents, ils participent du dressage du peuple pour le renfermer à l’intérieur du glacis occidental sans possibilité qu’il en sorte. C’est la contrepartie de la propagande pour la guerre contre la Russie et contre la Chine qui tente péniblement de se mettre en place.

 

Ces motivations politiques, menées de longue main par les Américains, expliquent pourquoi cette crapule de Macron a approuvé l’idée d’exclure les Russes de la commémoration du débarquement. Le fait que Zelensky qui par ailleurs commémore les nazis ukrainiens qui se sont engagés du côté de l’Allemagne, soit invité à cette mise en scène en dit long sur les intentions réelles de ce spectacle. Il ne s’agit pas de verser quelques larmes sur les malheureux soldats qui ont perdu la vie ou de saluer le courage des vétérans encore en vie. On se sert des cadavres et des vieilles personnes qui ont participé au débarquement pour un discours politique douteux. C’est une autre manière de réécrire l’histoire et d’imposer qu’au fond il n’y a qu’un seul vainqueur dans cette guerre contre les nazis, les Etats-Unis qui maintenant continueraient le travail en soutenant l’Ukraine. Cette mascarade est une source continue de désinformation. Bien sûr il y a encore des réfractaires à ce narratif, de Gaulle et les communistes ayant marqué leur époque. 

Hollywood célèbre à sa manière le D-day avec Tom Hanks et Steven Spielberg 

Si on voulait avoir une idée de la propagande fantaisiste du département d’Etat, il faut voir arriver sur les lieux du débarquement Hollywood, en l’occurrence Steven Spielberg et Tom Hanks, comme s’ils en étaient partie prenante ! Au nom de quoi on invite Tom Hanks et Steven Spielberg, des Américains qui n’ont fait que des films douteux sur cette période malheureuse ? Leur titre de gloire est seulement d’avoir commis un film médiocre et larmoyant, Faut-il sauver le soldat Ryan, qui alliait aux mensonges habituels sur cet épisode, la niaiserie des sentiments. Eux-mêmes ne se sont engagés nulle part. Tout le monde fait assaut de stupidité, particulièrement cette année : « La modernité politique du Débarquement de juin 1944 tient d’abord et avant tout aux valeurs démocratiques qu’il porte, inspirées par le discours de Roosevelt de 1941 » écrit le stupide Jean-Luc Leleu dans le journal Le monde, laissant accroire que l’on célèbre cette année les valeurs démocratiques de l’Occident et donc qu’il est assez normal d’exclure les Russes. Ce même guignol excuse les Ukrainiens dans leur collaboration avec les nazis par le fait qu’ils étaient avant tout nationalistes et voulaient se libérer du joug de la Russie[3]. Il ne se rend pas compte de ce qu’il dit, comme une femme ivre, parce qu’on ne comprend pas qu’aujourd’hui Zelensky et son gang continuent de célébrer ces nazis sans broncher, alors que leur rôle dans l’holocauste est maintenant très bien connu. Le monde, anciennement Le temps journal collaborationniste, s’est fendu de deux articles, l’un de Peter Caddick-Adams qui dit : « Le débarquement du 6 juin 1944 est le plus grand spectacle de l’histoire militaire que le monde ait jamais connu » et l’autre de l’inévitable Olivier Wieviorka qui avance que « L’histoire du D-Day offre un storytelling formidable ». On ne saurait mieux dire ! Evidemment l’ignoble Macron en a profité pour tenter de faire de la propagande pour sa liste pourrie en perdition pour les élections européennes. Mais ce sera en pure perte, il est bien trop haï. Également, il a fait la réclame pour la guerre contre la Russie, sur le thème bien connu de « la guerre c’est la paix », faisant un amalgame douteux entre le régime nazi expansionniste et antisémite avec le régime de Poutine qui, nous le savons très bien, n’a aucune intention d’aller conquérir l’Ouest de l’Ukraine et encore moins bien entendu, le reste de l’Europe. A la bêtise il a ajouté le mensonge. Comme vous le voyez commémorer le débarquement du 6 juin 1944 n’est pas innocent.

 

PS On a vu lors de ces cérémonies le chancelant Joe Biden au bord de la rupture qui manifestement ne savait pas trop où il se trouvait, il avait l’air encore plus mal en, point que les derniers vétérans du débarquement. 

Les Ukrainiens étaient bien les supplétifs des nazis durant la Seconde Guerre mondiale


[1] Lilly, J, et François Le Roy. « L'armée américaine et les viols en France. Juin 1944-mai 1945 », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, vol. no 75, no. 3, 2002, pp. 109-121.

[2] L’ami américain, Perrin, 2017.

[3] https://www.lemonde.fr/societe/live/2024/06/06/en-direct-80-ans-du-debarquement-suivez-la-journee-de-commemoration-et-posez-vos-questions_6237626_3224.html

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