lundi 15 juillet 2024

Le spectacle pitoyable de la classe politique française

  

L’ubuesque dissolution de l’Assemblée Nationale aura mis clairement l’accent sur la dégénérescence d de la classe politique française. De la gauche vers la droite, tout le monde y va de sa palinodie. On ne sait à qui décerner la palme de l’idiotie. Macron qui ne maitrise plus rien a ouvert le bal avec cette idée que personne n’a gagné et donc qu’il faut faire une coalition dont son parti d’incompétents, sauvé miraculeusement par les idiots utiles de la gauche, serait le noyau dur, transformant ainsi sa défaite électorale en une victoire, croyant que les autres politiciens sont encore plus idiots que lui. Sa cote de popularité est au plus bas, c’est-à-dire au niveau de ce qu’elle était au moment de la révolte des Gilets jaunes en décembre 2018. Il a lancé cette nouvelle campagne par l’intermédiaire du journal Le monde qui n’est jamais tombé aussi bas dans la forfanterie et qui tous les jours fait campagne pour une solution qui intégrerait un arc de cercle qui irait des Républicains non-ciotistes jusqu’à la gauche, tout en rejetant la FI et le PCF. Cette idée a été éventée toutefois au bout de quelques jours car les Républicains, dont Wauquiez et Larcher, considèrent que si leur parti veut retrouver un jour le pouvoir, il ne lui faut pas trop s’acoquiner avec Macron, bien que sur le plan politique ce soit « bonnet blanc et blanc bonnet » comme disait le camarade Jacques Duclos. Encore que cette ligne soit peu claire, Larcher, toujours, l’abonné de la cantine du Sénat, s’il s’est flatté de faire le barrage au fascisme qui vient, a récusé l’idée que le futur premier ministre soit issu du NFP, et donc s’il n’est pas issu du NFP, s’il n’est pas issu des Républicains, et encore moins du Rassemblement National, il ne peut venir que du gang de Macron ! C’est admirable ! 

 

Mais il faut bien le dire que c’est encore le Nouveau Front Populaire qui, ces derniers jours, amuse la galerie. D’abord en prétendant avoir remporté les élections, alors que ce rassemblement hétéroclite de 5 ou 6 partis ne représente eau mieux qu’un tiers des sièges et seulement 25% des suffrages exprimés. Ils prétendent être arrivés en tête, alors qu’évidemment le parti le plus fort, celui qui a rassemblé le plus de voix et qui possède le plus de dépités est le Rassemblement National. Et encore, il faut le dire, le relativement bon score du NFP est du aux tractations d’arrière cuisine entre le parti macronien et la gauche. Comme si ces petites magouilles – la gauche non seulement a réintégré en son sein son fossoyeur, François Hollande, mais toute honte bue, elle a appelé à voter pour Elisabeth Borne – ne suffisaient pas elle s’est vautrée dans des querelles picrocholines. D’abord Mélenchon le boulet a fait la démonstration de son effet repoussoir en revendiquant à mots plus ou moins couverts le poste de premier ministre. Cependant la levée de boucliers contre lui à gauche, l’a dissuadé d’aller trop loin. Mais ensuite pendant de longs jours on a discuté des potentiels candidats au poste de premier ministre. Le monde et quelques macroniens ont tenté de faire croire que Marine Tondelier qui est Macron-compatible sur de nombreux sujet comme la plupart des écologistes, dont celui de la guerre contre la Russie, pourrait devenir premier ministre. Là aussi la mèche a fait long feu. Enfin on croyait avoir trouvé la candidate idéale, l’obscure Huguette Bello, elle vient des iles, elle n’est pas trop marquée, soutenue par le PCF, les écologistes, et la FI, c’est cette fois le PS qui l’a récusée pensant qu’en usant ses adversaires, ce parti moribond allait se refaire une vertu en proposant le nom d’Olivier Faure. Cette gauche-là, ne semble ne pas avoir envie de gouverner, sans doute parce qu’elle sent que ses mesures emblématiques, abrogation de la réforme des retraites, hausse du SMIC, seraient difficiles à faire adopter par la nouvelle Assemblée nationale dominée très largement, de Hollande jusqu’à Marine Le Pen, par le néolibéralisme. Le paradoxe est que le NFP nous dit que Macron doit céder et nommer un ministre issu de la gauche, mais de l’autre côté, il n’a aucun nom à lui proposer ! Ces querelles à gauche nous montrent que c’est moins la volonté de gouverner proprement la France, que d’obtenir des postes et des emplois bien rémunérés qui est la motivation principale de cette engeance. 

 

L’Assemble nationale et le gouvernement sont les institutions politiques dans lesquelles les Français non pas confiance – moins de 30% selon un sondage qui date de février 2024. Mais les politiciens s’en moquent. Le 15 juillet 2024, les mélenchonistes en rajoutez une couche dans la confusion : ils suspendaient les négociations avec les autres formations de « gauche », dénonçant le PS et ses magouilles, avançant qu’ils reviendraient à la table de négociation quand on aurait choisi le candidat au poste de premier ministre. Mais chacun l’a compris pour choisir le candidat, encore faut-il être présent à la table des négociations ! Le 15 juillet en fin d’après midi les communistes, écologistes et socialistes annonçaient une candidature commune. Il s’agirait de Laurence Tubiana, une femme de gauche, passé par la Ligue Révolutionnaire, professeur à Sciences PO. Rappelons qu’il y a quelques années on l’avait proposée comme première ministre de Macron ! Mais cette fois c’était la Fi qui n’en voulait pas ! Comme on le voit le spectacle est permanent. Voulant se faire remarquer, les Républicains, emmenés par Wauquiez et Larcher, avançaient à leur tour qu’ils allaient proposer un pacte de gouvernement pour redresser la France dans les cent jours à venir ! Ce qui est proposé c’est « la revalorisation du travail » et donc la limitation de l’assistanat, et deuxièmement la « restauration de l’autorité ». On voit la manœuvre, sous couvert de débloquer la situation, ils vont proposer une alliance informelle avec Macron et son gang, et tenter de faire voter le Rassemblement National sur ces textes ! Loin de l’apaisement ce genre de combine va contribuer à mettre un peu plus le feu au pays  en limitant encore un peu plus les acquis sociaux. Mais qui serait premier ministre ? Comment serait choisi le gouvernement ? La « représentation nationale » qui ne représente rien, et encore moins la nation, ne sortira pas grandie de cette crise 

 

En attendant la situation est bloquée, aucune des alliances potentielles à l’Assemblée nationale ne semble satisfaire les Français. L’alliance la moins mauvaise serait une alliance Gauche sans la FI qui est considérée par les Français comme bloquant la situation, avec les Républicains et le gang de Macron, mais cette solution ne serait approuvée, plus ou moins, que par 40% des Français et rejetée par plus de 60%. De quoi dégouter un peu plus les Français de glisser un bulletin dans l’urne dans le futur. 

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