Trump a déstabilisé
tous les anciens agents stipendiés des Etats-Unis, c’est un fait. Cherchant à
obtenir rapidement la paix en Ukraine, son point de vue ne convient absolument
pas à ceux qui ont parié sur une guerre longue et sur une défaite de la Russie.
Je précise une fois de plus que je ne suis pas trumpiste et que son programme
économique et social ne me convient pas. Je pense d’ailleurs qu’il sera
rapidement voué à l’échec. Mais ceux qui aujourd’hui crient le plus fort contre
lui, sont les anciens tenants de la ligne néoconservatrice étasunienne qui
voulait la guerre contre la Russie via une expansion continue de l’OTAN et de
l’Union européenne. Ceux-là ont perdu leur maitre naturel et se refusent pour
l’instant de prendre le virage de la soumission à Washington en espérant un
retour rapide des Démocrates au pouvoir pour se refaire une santé. Donc ils
continuent d’attaquer sans sourciller Trump, non pas sur ses idées concrètes –
ils seraient bien en peine de le faire – mais sur sa personnalité. Il y a deux
axes qui ont été mis en place ces derniers jours. D’abord décréter que Trump
est fou et méchant : voyez comment il a osé traiter le gentil et héroïque
Zelesnky qui ne veut que la bien de son peuple. Le deuxième axe est que Trump
est un agent de Moscou ! Rien de moins. Cette fable est un peu semblable à
celle qui nous dit, jour après jours que Brigitte Macron et Jean-Michel
Trogneux sont une seule et même personne, sans en apporter la moindre preuve
tangible, jouant simplement sur les bizarreries évidentes du couple élyséen.
L’incroyable Michel Yakovleff reprend cette antienne sur LCI, Public
Sénat et dans Le Point qui est ce canard imbécile qui publie BHL, c’est
dire. On pourrait d’ailleurs se dire que dès lors qu’une information est
reprise par Yakovleff elle est forcément fausse ! Il est la boussole du
mensonge occidental.
Marioupol après sa libération
Yakovleff est un imbécile de qualité supérieure. Des imbéciles vous me direz qu’il y en a beaucoup et que celui-là n’est qu’un parmi tant d’autres. Mais ce qui est assez perturbant c’est qu’il fut second dans la hiérarchie de l’OTAN, ce qui veut dire que cette boutique est spécialisée dans le recrutement de semi-idiots et donc qu’on comprend pourquoi elle n’arrive à rien en Ukraine ! Macron pour une fois avait raison quand il disait que l’OTAN était en mort cérébrale. Ce crétin de compétition s’est toujours trompé depuis le début de la guerre en Ukraine, avançant que l’armée russe était faible et mal commandée. Sur BFMTV il disait le 24 aout 2022, à propos de l’armée russe : « une armée vaut par le moral de ses hommes, ici, il est très faible. En outre, le commandement a révélé un certain nombre d'incompétences. » La prise de Marioupol dans un assaut qui restera un modèle du genre en matière de guerre urbaine démentira les idioties de Yakovleff. Il a été un de ces propagandistes qui avançaient de manière continue que l’économie russe était exsangue sous le coup des sanctions, qu’elle devait voler les machines à laver ukrainiennes – comme de vulgaires pillards de banlieues – pour récupérer les puces, et donc qu’elle était à bout. Après avoir débité autant de contrevérités démenties par les faits, Yakovleff aurait du se planquer, avouer son ignorance, mais non, il persiste à propager des fake news. Et maintenant voilà qu’il reprend ce vieux serpent de mer selon lequel Trump est l’homme de Moscou. Complètement enragé cet imbécile raconte également sur toutes les chefs d’information en boucle que Poutine n’est pas un homme de parole que sa parole ne vaut pas un pet, qu’elle sent mauvais, et autres vulgarités oubliant volontairement que les accords de Minsk ont été trahis comme l’ont avoué Merkel et Hollande par les Occidentaux et qu’ils avaient été conçus pour être trahis ! Totalement déphasé et incompétent il a répété partout qu’il n’avait pas cru à l’entrée en guerre de la Russie. Quoi qu’on pense de ce conflit pour un ancien général de l’OTAN, soi-disant important, ne pas prévoir cette possibilité relève de l’imbécilité. Dans L’express, il avançait le 8 juillet 2023 que le régime de Poutine était entré en phase terminale ! On voit que la fiabilité des inepties de Yakovleff devrait conduire normale de l’écarter des débats, mais ce n’est pas le cas, plus il débite de stupidités aussitôt démenties par les faits et plus il est invité contre rémunération à en proférer de nouvelles ! Cela suffirait à prouver combien les médias français sont soumis à une logique de propagande qui les mènent droit dans le mur, et qu’on ne vienne pas se plaindre ensuite de l’effondrement de la confiance des citoyens dans l’honnêteté des journalistes !
Il y a quelques semaines le milliardaire Kretinsky a viré Natacha Polony. Il la trouvait trop souverainiste, pas assez remontée contre la Russie et contre Trump. Du coup, il l’a remplacée par la pale Eve Szeftel, très souple de l’échine. On en voit déjà les conséquences funestes. À la fin du mois de février, ce journal publiait une longue interview d’un agent des américains, Régis Genté, installé de longue date à Tbilissi où il travaille à la manière de Raphael Glucksmann pour les révolutions de couleur. Mais les Etats-Unis ayant changé d’orientation, il est dans la difficulté. Grace au ciel il a ses entrées chez BHL, et BHL c’est Grasset. Là il a la possibilité d’écrire un livre. Faux journaliste, mais formé à l’écriture par la lecture des James Bond, le voilà qu’il trace les contours d’un roman d’espionnage digne d’un mauvais Jean Bruce ou d’un pénible Paul Kenny. Son récit est truffé d’incohérence et un journal sérieux aurait refusé de publier cette interview, oui, mais le nouveau Marianne n’est pas bégueule[1]. Le médiocre dans un récit confus nous dit que Trump est dans le collimateur des Russes depuis les années soixante-dix, ou plutôt le STR. Enfin pour Genté Russes et Tchécoslovaques c’est du même. S’il est repéré par les Rouges, c’est parce qu’il a une fiancée Ivana. Certes, mais contactent-ils Trump ? Non, il est juste repéré ! « Il y a ensuite d'autres contacts, notamment par le biais d'un magasin qui vendait de l'électronique, sur la Cinquième avenue à New York, où vivait Trump. Le magasin était très fréquenté par les services de sécurité soviétiques de l'ambassade. Il vendait des produits, comme des walkmans ou des enregistreurs, très rares en URSS. » Mais qui contacte qui on ne sait toujours pas. On saute ensuite à 1987, et là ce serait le KGB qui entre en contacte avec Trump. Lors de son voyage à Moscou en juillet, Trump aurait été approché par le KGB, par la fille de l’ambassadeur russe à l’ONU. Il spécule sans le début de l’ombre d’une preuve. Les Russes qui sont à l’époque des soviétiques, mais Genté l’a oublié en route, et qui ont d’autre chat à fouetter, le repèrent comme un potentiel président ! Diable quelle perspicacité. Ils voient loin les fourbes, quels joueurs d’échecs : ils ont déjà compris que leur régime était foutu et qu’il leur faudrait des appuis au plus au niveau pour reconstituer leur empire ! Qui peut avaler ça ? À part un lecteur du Point ou un électeur de Macron. A partir de là, le récit bancal de Genté devient franchement débile : il nous parle d’une mafia rouge installée à New York dans les années soixante-dix, avec des juifs complotistes. Cette mafia rouge a un avocat qui est Michael Cohen qui est aussi celui de l’avocat de cette mafia rouge. Et donc ils s’arrangent pour corrompre Trump en lui achetant des appartements – cinq précise-t-il !! Devant l’ahurissement de l’apprenti journaliste qui se demande si c’est une blague ou quoi, Genté ne se démonte pas. Il explique que Trump a vendu les Etats-Unis contre quelques investissements, assez légers finalement, d’une mafia judéo-communiste ! C’est très léger, mais en échange quoi ? En 1987 Trump aurait promis de mettre à genoux l’Ukraine ? On frise la connerie noire avec ce type de raisonnement. Genté couvre les trous béants de sa thèse, en avançant que Trump n’est pas communiste – quel scoop, quel enquêteur – mais qu’il admire les hommes forts ! Et donc Trump se serait fait espion pour cette raison, et aussi parce qu’il est faible psychologiquement donc manipulable à l’envie par quelqu’un qui lui en impose. C’est la thèse développée en Occident par les soutiens de la guerre en Ukraine, ce n’est pas Trump qui gouverne à Washington, mais Poutine. Si Genté reprend cette idée sous le mode roman d’espionnage, Le monde, Courrier International, Washington Post reprennent la même idée. Ils n’admettent pas que la politique russophobe des Etats-Unis change.
Genté prend la pause devant le GIP, une boutique financée par l’OTAN, l’USAID, les Etats-Unis et l’Union européenne, typique des petites officines qui travaillent contre la Russie
Le malheureux propagandiste de l’État profond étatsunien avait commis avant ce malheureux opuscule une hagiographie de Zelesnky ce héros[2]. Il s’était mis de moitié avec Stéphane Siohan sur ce coup opportuniste. Ce dernier est un journaliste qui alterne entre le Monde, Libération, RFI ou encore Le Figaro. Ces deux-là sont évidemment dans la pensée unique compulsivement russophobe, sans profondeur sur les origines même de la guerre en Ukraine. Mais comme ils fonctionnent tous en réseau, ils ont de grandes facilités pour envahir les médias et obtenir l’aval d’éditeurs assez peu instruits des sujets qu’ils publient et qui prennent pour un expert un vague agent de propagande qui a comme seule qualité d’être un opportuniste et un petit magouilleur.
L’Ukraine de Zelensky est devenue un cimetière
Je le répète encore une fois, je ne suis pas trumpiste, et j’ai publié de nombreux articles pour critiquer de manière virulente sa politique, mais comme je suis un homme libre, je pense que souvent entre deux options il vaut mieux encore choisir la troisième, et donc que critiquer Trump en le traitant d’agent de Moscou, c’est aussi idiot que déplacé, c’est du sensationnalisme à peu de frais. Le genre de diatribe qu’on retrouve chez les paresseux. En vérité quand Régis Genté affirme stupidement sans preuve que Trump est un agent du KGB, il mélange l’URSS et la Russie, sans comprendre que ce sont deux mondes différents, avec deux logiques de fonctionnement différentes. Il essentialise donc le Russe – ici Poutine – qui est essentiellement mauvais et qui corrompt Trump qui est un imbécile. Parmi les soi-disant preuves qu’il prétend amené, il s’appuie sur le procès que Robert Mueller avait intenté à Trump pour l’ingérence russe dans sa première élection, procès qui fit un flop retentissant, avant la fin du premier mandat de Trump et même durant le mandat de Biden. Il n’a rien de nouveau à se mettre sous la dent. Mais il s’en moque. Ces gens-là, payés pour faire la propagande pour la guerre, ne sont pas équipé pour prendre le virage de la paix. Ce sont des pions dans ce grand orchestre qui joue une partition en espérant que le conflit pourra continuer encore jusqu’au dernier ukrainien. Ils refusent que le conflit cesse, sans comprendre d’ailleurs que plus le conflit dure, et plus les conditions de négociations seront difficiles pour les Ukrainiens. On n’a pas besoin de présenter Trump comme un héros pour souhaiter la paix. C’est le vœu le plus cher des Ukrainiens et des Russes qui ont payés déjà un lourd tribut à cette fantaisie. Si Zelensky – le héros de Genté – avait signé la paix en mars 2022, comme il voulait le faire, on n’aurait aujourd’hui besoin de critiquer l’action de paix de Trump. Genté fait partie du dispositif européiste qui tente de pousser Trump de reprendre la poursuite de la guerre, mais c’est sans trop d’illusion. Ils essaient de revenir dans le jeu sans perdre tout à fait la face. Mais c’est déjà trop tard.
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