Les grimaces des européistes et de la Cour constitutionnelle qui avaient disqualifié Calin Georgescu de la course à la présidence ont tourné court. « Avec plus de 40 % des voix, un score d’ampleur inattendue, le chef du parti de droite souverainiste Alliance pour l’unité des Roumains (AUR) », écrit piteusement le plumitif du journal Le monde, Jean-Baptiste Chastand. La bêtise de ce journal est confondante. Ils avaient évidemment dans l’idée que les Roumains devaient élire le candidat choisi par la Cour constitutionnelle et par l’Union européenne. Ils y avaient mis les moyens. Georges Simion est arrivé en tête très largement, ayant maintenant la certitude de remporter l’élection. Loin derrière on trouve le candidat de l’Union européenne avec vingt points de retard. Je n’ai absolument aucune sympathie particulière pour cet individu. Mais ce qui me sidère, c’est le rendu de ce premier tour. En effet le score de Simion était tout à fait attendu et non pas inattendu. Il est le résultat de tout un ensemble de faits. D’abord il sanctionne lourdement les pratiques honteuses de la Cour constitutionnelle qui avait pris un prétexte non démontré selon lequel la Russie via Tik Tok aurait faussé l’élection. Le vote massif en faveur de Simion montre que non. Mais ces singeries pour disqualifier Georgescu puis Simion vont au-delà de la Cour constitutionnelle et mettent en question directement le rôle de l’Union européenne. Cet imbécile de Jean-Baptiste Chastand qui couvre la Roumanie pour le compte du Monde, paresseux comme une vieille couleuvre ne se donne pas la peine d’examiner les raisons profondes de l’échec des européistes, il se contente de pointer le discrédit des sociaux-démocrates, mais quel est ce discrédit ? N'est-ce pas le trop grand empressement de ceux-ci à jouer la carte de l'Europe ?
La première raison est que les Roumains sont voisins de l’Ukraine, et ils détestent les Ukrainiens parce que ceux-ci maltraitent aussi la minorité roumaine qui est coincée sous la domination de Kiev. En outre en Roumanie sont arrivés des réfugiés ukrainiens qui n’ont pas bonne presse. La seconde raison, c’est que les Roumains qui sont frontaliers de l’Ukraine comprennent très bien où l’Europe et l’OTAN ont entraîné ce malheureux pays qui est ruiné pour de longues années. L’OTAN justement est en train de construire une « méga base » en Roumanie, et bien entendu si elle voit le jour, elle sera une cible privilégiée pour un missile hypersonique russe en cas de conflit. Car cette base vise directement la Russie et ses intérêts. Calin Georgescu a été disqualifié pour l’élection présidentielle aussi parce qu’il remettait en question le rôle de l’OTAN en Roumanie. Or la majorité des Roumains veulent retrouver des relations paisibles avec la Russie et pensent qu’à l’inverse du slogan « L’Europe c’est la paix », il faut entendre, « L’Europe c’est la guerre. Le plan débile d’Ursula von der Leyen, ReArm Europe, qui devrait selon elle atteindre 850 milliards de dollars, amène à voir une politique agressive envers la Russie. On entend souvent des imbéciles avancer que si l’Union européenne et l’OTAN s’étendent toujours plus à l’Est, c’est parce que les peuples des pays de l’Est de l’Europe le désirent fortement. Le scrutin du 4 mai 2025 nous prouve exactement le contraire.
La nouvelle base de l’OTAN qui se construit en
Roumanie
Personnellement je ne fais pas vraiment confiance à ce Simion, il a été élevé aux Etats-Unis, on le voit mal s’opposer à la finalisation de la base de l’OTAN. Mais il faut comprendre que ce vote massif en sa faveur est un vote de défiance massif vis-à-vis de l’Union européenne et de sa politique belliciste. Pour les Roumains, quand ils font le bilan coût-avantage de leur adhésion malheureuse à l’Union européenne, alors même qu’ils ont bénéficié de grasses subventions – c’est d’ailleurs comme ça que l’Union européenne achète les consciences – ils constatent que les coûts sont globalement plus élevés que les avantages et cette élection est l’image concrète de ce désappointement. Plus généralement cette élection est une autre image des divisions qui règnent en Europe sur tous les sujets. Que ce soit sur la poursuite des sanctions contre la Russie, que ce soit sur la question du réarmement ou de l’envoi de soldats en Ukraine, les Européens ne sont d’accord sur rien ! L’Union européenne en s’élargissant toujours plus à l’Est au lieu de s’approfondir dans ses règles, a inclus des pays qui ne peuvent pas être fidèles à Bruxelles pour des raisons à la fois géographiques et historiques.
En France on a assez peu parler des élections locales au
Royaume-Uni. C’est pourtant une défaite terrible à la fois pour les
Conservateurs et pour les Travaillistes. Le Reform UK de Nigel Farage arrive
très largement en tête et peu nourrir des ambitions au niveau national en cas
d’élections anticipées. Cette victoire écrasante appelle plusieurs remarques.
D’abord la première est que les Britanniques ont voté massivement pour Nigel
Farage qui a été un artisan du Brexit. Et en ce sens, la fable selon laquelle
les Britanniques voudraient en cas de référendum revenir dans l’Union
européenne, ne tient pas debout. Mais Starmer est fragilisé. Or comme on le
sait, c’est un des rares à appuyer les élucubrations de Macron pour s’en aller
faire la guerre en Ukraine. Ce qui veut dire que les Britanniques ont
maintenant les mains liées par rapport à leurs velléités guerrières. Vous me
direz que ce sont que des élections locales, et donc qu’on ne peut pas en
projeter les résultats sur des élections nationales. Mais les écarts entre
Reform UK et tous les autres partis sont tels que le doute n’est pas permis.
Et justement un des points forts de ces élections locales
est la question migratoire qui a transformé le Royaume-Uni en une sorte de
laboratoire pour l’islamisation de l’Europe. Comme les Français, les
Britanniques et aussi comme les Allemands sont excédés par les ennuis de toutes
sortes que leur causent l’immigration incontrôlée. La même mécanique est à
l’œuvre, les partis dits d’extrême-droite progressent parce que les autres
partis qu’ils soient soi-disant de gauche ou soi-disant de droite, se moquent
de leurs électeurs, ne faisant rien pour répondre à leurs attentes. Et le parti
Reform UK est à la pointe des revendications des Britanniques qui veulent
mettre un frein aux migrations massives. Autrement dit, si les Britanniques
sont en colère après leur gouvernement, ce n’est pas à cause du Brexit mais
plutôt à cause de l’immigration. Dire d’ailleurs que le Brexit aurait
complètement plombé l’économie britannique est un mensonge éhonté. Pour donner
une idée de cette imbécilité, en France le taux de croissance a été en 2024 de
1,1%, exactement comme en France. La dette publique britannique atteint 100% du
PIB, contre 130% pour la France qui pourtant n’a pas connu les affres supposées
du Brexit. Autrement dit ce n’est pas le Brexit qui pénalise l’économie britannique,
mais plutôt la mauvaise politique économique globale des conservateurs comme
des travaillistes.
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