Avec un luxe de précautions incroyable, Poutine et Trump se
sont rencontrés le 15 août en Alaska sur une base militaire étatsunienne. Tout un
symbole qui semblait vouloir dire que si géographiquement la Russie était très
proche des Etats-Unis, elle l’était aussi sur le plan politique. Les deux
hommes ont tenu une conférence de presse, sans répondre aux journalistes. Ils
ont dit qu’ils étaient contents de se rencontrer, et qu’ils travaillaient à
construire une paix durable. Trump a conclu que pour obtenir un règlement durable
quant à la guerre en Ukraine, la balle était maintenant dans le camp de
Zelensky. Autrement dit qu’il fallait que le président illégitime de l’Ukraine
prenne des décisions courageuses pour arrêter le conflit et que les Européens cessent
de jouer avec le feu en poussant l’Ukraine à continuer un conflit sans issue. Le
message était assez clair, les Etats-Unis ne soutiendront plus l’Ukraine
militairement, les Européens – en fait les trois comiques Starmer, Merz et Macron
– n’ont pas les moyens de continuer la guerre. A qui ce genre de message était
destiné ? Certainement pas à Zelensky qui politiquement n’existe que par
la guerre, mais plutôt aux Ukrainiens pour les encourager à le faire partir. Les
manœuvres en ce sens ont déjà commencé, que ce soit Arestovytch ou le maire de
Kiev Klitschko. Ils s’appuient tous les deux sur le fait que maintenant les Ukrainiens
sont majoritairement hostiles à Zelensky et très ouverts à des concessions
territoriales. C’est inacceptable pour Zelensky parce qu’il n’a justifié tous
les morts ukrainiens qu’en refusant de céder un seul pouce de terrain. Cependant
sa position est très difficile parce que outre l’effondrement du front auquel
il doit faire face, il est confronté à une critique interne ravageuse, que ce
soit sur la conscription, son plan de guerre ou encore bien entendu la
corruption.
Le journal menteur, Le monde, continuait sa
propagande et titrait Donald Trump échoue à arracher un cessez-le-feu en Ukraine
à Vladimir Poutine, tout en reconnaissant qu’il ne savait pas ce que les
deux hommes s’étaient dit ! C’était accompagné d’une mauvaise photo
où on voit Trump et Poutine se tourner le dos pour bien enfoncer le clou. Faut-il
rappeler que Trump n’aurait échoué que si son but avait été d’obtenir un cessez-le-feu ?
Les photos d’adieu après la rencontre présentaient deux hommes souriants et
parfaitement étendu. Le simple fait que le président étasunien ait clairement
dit que Zelensky était maintenant le problème de l’Ukraine, renvoie les
analyses du Monde au niveau des fake-news. Mais le plus intéressant dans
les positions de Trump c’est que celles-ci arrivent exactement au moment où le
front ukrainien est en train littéralement de s’effondrer. Jacques Sapir avait avancé
que la guerre serait clairement perdue à la fin de l’été 2025. Il semble qu’il
ait raison. Trump répète à qui veut l’entendre que les négociations doivent
tenir compte des réalités sur le terrain. C’est-à-dire du rapport de force. Il a
également dit dans les jours qui ont précédé sa rencontre avec Poutine que les
Européens ne pouvaient pas pousser à la guerre sans en avoir les moyens. Il y
avait aussi un autre message de la part de Poutine, la Russie ne lâcherait rien
de ses revendications, et cela ne semblait pas gêner Trump.
Mais les Européens, de Kaja Kallas à Macron, en passant par
Starmer, se sont enfermés dans une posture agressive qu’ils ne maitrisent plus.
Cependant sans le dire ils ont déjà reculé. Macron a consenti à dire que la France
n’avait plus rien à donner à Zelensky et Starmer a renoncé à envoyer des
troupes en Ukraine. Dans ce contexte, on se demande ce que cherche Le monde en
parlant d’un échec de Trump ou en parlant d’un Munich. Ses propagandistes
croient-ils vraiment que leurs sornettes seront lues par Trump et que celui-ci va
se ranger finalement à leurs idées lugubres ? Sur le site d’Euractiv, site
propagande européiste, il était dit que Merz avait avancé juste un peu avant la
rencontre Trump-Poutine, que Zelensky était maintenant disposé à discuter de la
cession des territoires, bien que dans le même temps le chancelier allemand
avance que la modification des frontières ne pouvait se faire par la force[1]. Quel
que soit le degré d’hypocrisie des Européens, on comprend qu’ils cherchent
maintenant une porte de sortie « honorable » et qu’eux aussi veulent
finir. C‘est pourquoi ils tiennent en permanence des discours contradictoires.
Tout le monde, sauf le journal du même nom, sait que la guerre de l’OTAN contre
la Russie est perdue.
Le monde était évidemment à l’unisson de toute la
presse occidentale qui expliquait que Trump n’avait rien obtenu, une manière de
dire qu’il faut encore plus se méfier de la Russie et de Poutine. La ligne
générale de la presse occidentale est de dire en même temps 1. qu'on ne sait
pas ce que ce sont dit les deux hommes 2. que c'est un échec pour Trump ! Ce
qui est un peu contradictoire. Sur BFM, on sortait des images de quelques
manifestants pro-ukrainiens, sans doute les descendants des nazis exilés au
Canada après la fin de la Seconde Guerre mondiale et qui ne souffrent en rien
sur le front. Mais malgré la kyrielle de drapeaux mis en avant, on se rendait
bien compte qu’ils étaient très peu nombreux et qu’ils n’étaient là que pour
entretenir l’idée que Trump trahi l’Occident, l’Ukraine et les Européens. Mais en
réalité Poutine et Trump ont montré, si c’était encore à le faire, que les
affaires sérieuses se règlent entre grandes personnes, et non en convoquant des
inutiles qui ne savent que brailler, vexés qu’ils ont été d’être restés à la
porte des discussions.
[1] https://www.euractiv.fr/section/politics/news/kiev-est-prete-a-aborder-la-question-territoriale-avec-moscou-selon-le-chancelier-allemand/